Le père de la fillette de Granby demandera d’être libéré sous condition, ce jeudi, 15 mois après avoir été condamné à une peine de prison pour avoir séquestré son enfant avec du ruban adhésif.

L’homme de 33 ans purge actuellement une peine de quatre ans de prison. Comme il a été détenu après son arrestation, six mois ont été déduits de sa sentence.

« C’est bien trop tôt », a dit la grand-mère de la fillette à La Presse, à la veille de l’audience. « Il l’a fait souffrir pendant quatre ans. Qu’il fasse donc ses quatre ans de prison. »

Le père, qu’on ne peut pas nommer afin de protéger l’identité du petit frère de la victime, avait rendez-vous avec la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) le 24 février dernier. À la dernière minute, il a reporté l’audience.

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

La fillette de 7 ans était suivie par les services sociaux depuis sa naissance.

Jeudi, les commissaires chargés d’étudier la demande auront le dossier carcéral du détenu en main, souligne la criminaliste MMarie-Hélène Giroux. « La Commission va regarder s’il a entrepris des thérapies, s’il a réglé des problèmes, s’il reconnaît ses torts, s’il démontre une volonté à bien se réinsérer comme citoyen respectueux des lois », explique l’avocate en précisant toutefois qu’elle ne connaît pas les détails de ce dossier précis.

Démarche de réinsertion

S’il est libéré, le père pourrait devoir vivre temporairement dans une maison de transition et se rapporter sur sa situation familiale ou financière. Il lui sera interdit de posséder une arme et de troubler l’ordre public. « S’il ne représente pas un risque inacceptable, on va favoriser sa réinsertion sociale et on va lui imposer des conditions pour l’aider dans sa démarche de réinsertion, pour protéger sa famille et ses victimes », ajoute-t-elle.

L’homme a plaidé coupable à une accusation de séquestration en décembre 2021 et il a évité la tenue d’un procès. Il a tout de même admis avoir enroulé sa fillette de 7 ans de ruban adhésif, dans la nuit du 28 au 29 avril 2019, et l’avoir immobilisé au plancher de sa chambre pour éviter qu’elle ne s’enfuie par une fenêtre.

En matinée, la belle-mère de l’enfant a ajouté une dizaine de tours de ruban collant autour du corps. Elle a toujours nié lors de son procès lui avoir couvert le nez et la bouche. À son retour du travail, le père a mis plus d’une heure avant de se rendre au chevet de sa fillette, qu’il a retrouvée inconsciente. Le décès de l’enfant a été constaté le lendemain à l’hôpital.

La belle-mère de l’enfant martyre a été reconnue coupable par un jury de meurtre non prémédité et de séquestration. Elle purge une peine de prison à vie et sera admissible à une libération conditionnelle après 13 ans. Elle a porté sa cause en appel.

La fillette de 7 ans était suivie par les services sociaux depuis sa naissance. Sa mort a mené à la « commission Laurent » sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse.