Jody Matthew Burke, qui s’identifie comme une femme – et se fait désormais appeler Amber – depuis qu’il a été reconnu coupable d’agression sexuelle armée et menaces de mort contre son ex-conjointe, a été hospitalisé d’urgence mardi soir, quelques heures avant de connaître sa peine.

Selon une source du milieu carcéral, Burke se serait automutilé au niveau des testicules.

L’avocate de Burke, Me Véronique Talbot, a refusé de commenter nos informations. Elle a cependant confirmé qu’il était hospitalisé à l’hôpital du Sacré-Cœur, lors de représentations devant le juge Jean-Jacques Gagné en matinée. Elle a plus tard précisé que Burke a dû subir une opération chirurgicale « de façon urgente » au courant de la nuit. L’avocate a demandé un huis clos au juge pour lui expliquer les détails, mais ce dernier a refusé. « Je n’ai pas besoin des détails », a tranché le juge, souhaitant surtout savoir à quel moment il pourrait rendre son jugement et prononcer la peine en présence de Burke.

Burke affirme depuis qu’il a été reconnu coupable d’agressions hyperviolentes et répétitives contre son ex-conjointe et qu’il souhaite entamer une transition de sexe. Il ne l’avait toutefois pas encore entamée.

Burke avait vraisemblablement accès depuis quelque temps à un téléphone cellulaire de contrebande à l’Établissement de détention de Montréal (Bordeaux). Il s’en est notamment servi pour entrer en contact avec un proche ces derniers jours, qui a confirmé à La Presse que Burke avait menacé de s’enlever les testicules. Cette personne a souhaité ne pas être nommée.

La victime de Burke, Brigitte Jobin, est sortie de l’audience ébranlée. « Monsieur ou madame se serait lui-même coupé les testicules et le pénis », a-t-elle expliqué. « Pour moi c’est beaucoup d’émotions à gérer. Je ne sais pas si je dois en rire, en pleurer, être fâchée ou juste découragée du cirque qui s’étire depuis six ans. »

« Il a choisi la veille de sa sentence pour [s’automutiler], c’est très calculé, a poursuivi Mme Jobin. Je le connais, je sais qu’il est capable de scénarios assez tordus. Celui-là, il dépasse tout. Je n’ai même pas une once de pitié pour ce qu’il a fait. »

Burke, qui est incarcéré depuis son arrestation en 2017, a créé une page Facebook début février, dont il s’est récemment servi pour se plaindre d’une gestionnaire carcérale qui aurait refusé son transfert dans une prison pour femmes.

Un rapport psycholégal réalisé pour évaluer son niveau de risque de récidive indiquait que Burke menaçait de se suicider « s’il devait être condamné à perpétuité [et contraint] de vivre son mode de vie “trans” entouré d’hommes dans un milieu carcéral [masculin] ».

Le prononcé de la sentence a été remis à jeudi, mais il y a peu de chances que Burke soit en mesure d’être présent pour l’audience, a précisé son avocate.