La police de Montréal a formellement confirmé mardi l’identité des sixième et septième victimes de l’incendie survenu dans un immeuble de la place D’Youville le 16 mars dernier. Il s’agit de Charlie Lacroix et de Walid Belkahla, tous deux âgés de 18 ans. L’enquête se concentrera désormais sur les causes derrière cet évènement tragique.

Ces deux dernières identités ont en effet été confirmées dans les dernières heures par le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML). Charlie Lacroix avait loué un appartement pour une soirée sur un site de location à court terme au moment de l’incendie, selon ce qu’a relaté son père, Louis-Philippe Lacroix, peu après les faits.

PHOTO LOUIS-PHILIPPE LACROIX, FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE

Charlie Lacroix

« Venez nous chercher, on ne peut pas sortir », aurait dit sa fille lors d’un appel au 911, indiquant qu’elle et Walid Belkahla, avec qui elle était vraisemblablement à l’intérieur selon nos sources, ne pouvaient sortir de l’appartement, ce dernier n’ayant aucune fenêtre.

En point de presse, le chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), Martin Guilbault, a indiqué qu’aucune autre victime ne se trouvait dans les décombres de l’édifice. Le tout a été confirmé lundi « en fin de journée à l’aide de maîtres-chiens », a-t-il assuré.

Ainsi, le volet « le plus important de nos recherches, soit la recherche des victimes, est maintenant terminé », a-t-il poursuivi, en ajoutant que l’accent sera maintenant mis sur la recherche de la cause de l’incendie, qui demeure toujours indéterminée jusqu’ici.

Les autorités ont révélé mardi que 22 personnes se trouvaient dans l’immeuble au moment où l’incendie s’est déclaré. De ce nombre, six s’en sont sorties indemnes, neuf ont été blessées et transportées à l’hôpital et sept sont mortes. L’une de ces personnes a sauté par une fenêtre pour sortir du bâtiment et a été blessée.

Au total, les pompiers du SIM ont réalisé six sauvetages, dont quatre par échelle portative et deux par échelle aérienne. David Shane, inspecteur au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et porte-parole du corps policier montréalais, a confirmé que le point de presse de mardi était le dernier. « L’enquête va se poursuivre », a-t-il toutefois promis, réitérant ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées par l’incendie.

Toutes les hypothèses analysées

Pour l’instant, la police de Montréal refuse de s’avancer sur les causes derrière l’évènement. « Toutes les hypothèses sont analysées, mais pour des raisons de confidentialité, on ne peut pas partager plus d’informations avec vous », s’est justifié M. Shane, devant les représentants des médias.

M. Guilbault a aussi refusé de s’avancer davantage, parlant toutefois d’un « travail de longue haleine » en vue qui nécessitera « beaucoup de parcimonie ». Se remémorant l’arrivée des premiers pompiers sur les lieux, le 16 mars, le chef de division a néanmoins parlé d’une « scène chaotique, avec des gens aux fenêtres ». « Ç’a été très émouvant pour nos unités », a-t-il confié.

Rappelons que deux autres corps, les sixième et septième, avaient été extirpés en début de semaine, lundi, des décombres de l’immeuble incendié. Le même jour, les policiers et pompiers responsables des recherches avaient également confirmé l’identité de quatre des victimes dont les restes ont été découverts dans les ruines au cours des derniers jours.

Ces quatre victimes identifiées lundi sont An Wu, 31 ans, Dania Zafar, 31 ans, Saniya Khan, 31 ans, et Nathan Sears, 35 ans. Une première victime, Camille Maheux, 76 ans, avait été identifiée la semaine dernière. Selon nos informations, Mme Maheux, une photographe de profession, était la seule parmi les victimes qui était résidante permanente de l’immeuble, depuis plus de 30 ans.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a de nouveau offert mardi ses « plus sincères condoléances » aux familles et aux proches des sept victimes dont l’identité est maintenant confirmée. « Montréal est avec vous dans cette épreuve. Je remercie également les équipes du SPVM et du [Service de sécurité incendie] pour leur travail », a-t-elle évoqué sur Twitter.

Pour trouver un incendie plus mortel dans la métropole, il faut remonter à presque 50 ans, plus précisément au mois de janvier 1975. Le 21 janvier de cette année-là, Richard Blass, surnommé Le Chat, était entré au bar Gargantua. Plusieurs clients et son gérant avaient ensuite été tués, avant que le commerce ne soit incendié. Au total, 13 personnes ont péri dans cet incendie.