Deux autres corps, les sixième et septième, ont été extirpés lundi des décombres de l’immeuble incendié le 16 mars dans le Vieux-Montréal.

Les policiers et pompiers responsables des recherches ont également confirmé l’identité de quatre des victimes dont les restes ont été découverts dans les ruines au cours des derniers jours.

Il s’agit d’An Wu, 31 ans, Dania Zafar, 31 ans, Saniya Khan, 31 ans, et Nathan Sears, 35 ans.

Une première victime, Camille Maheux, 76 ans, avait été identifiée la semaine dernière.

Les responsables des recherches ont précisé qu’ils ne donneraient pas de détails sur les personnes décédées. Mais selon nos informations, Camille Maheux est la seule parmi les victimes qui était résidente permanente de l’immeuble, depuis plus de 30 ans.

Les quatre autres victimes identifiées étaient de passage à Montréal. Le 20 mars, des proches d’An Wu avaient confirmé à La Presse la disparition de la chercheuse universitaire en neurosciences, d’origine chinoise, qui vivait à San Diego et se trouvait au Québec pour une conférence.

Des proches ont aussi confirmé la disparition de Charlie Lacroix, 18 ans, qui a appelé le 911 depuis l’immeuble en feu, parce qu’elle et son compagnon ne réussissaient pas à sortir de leur appartement sans fenêtre. Les autorités n’ont toutefois pas encore confirmé son identité ni celle de son compagnon.

« Nous poursuivons nos recherches, mais nous n’avons pas d’indication qu’il y aurait d’autres victimes », a indiqué l’inspecteur David Shane, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, au cours d’un point de presse lundi devant le bâtiment incendié.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Des chiens, accompagnés de leurs maîtres bénévoles ayant de l’expérience dans ce type de recherches, ont été utilisés pour localiser les corps des trois dernières victimes, a révélé l’inspecteur Shane.

Deux immeubles d’Émile Banamor visés

Après l’incendie mortel, le Service de sécurité incendie a fait des visites de prévention dans plusieurs édifices du Vieux-Montréal pour s’assurer qu’ils étaient sécuritaires, a révélé Martin Guilbault, chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal.

M. Guilbault a confirmé que les pompiers avaient demandé au SPVM d’envoyer des agents pour sécuriser deux autres immeubles du Vieux-Montréal appartenant à Émile Benamar, propriétaire de l’édifice incendié. Mais il n’a pu donner aucun détail sur les manquements ayant été découverts dans ces deux autres immeubles.

Selon un texte du quotidien The Gazette, publié lundi, ces deux bâtiments de la rue Notre-Dame n’avaient pas de système d’alarme incendie et ils manquaient de sorties de secours, ce qui a incité la Ville de Montréal à exiger la présence permanente d’agents de sécurité sur les lieux.

La Ville de Montréal n’a pas répondu à nos questions à ce sujet.

La suite des recherches dans l’édifice incendié de la Place d’Youville permettra aux pompiers et aux policiers de tenter de déterminer la cause du brasier mortel.

« Hypothétiquement, toute cause d’incendie peut être criminelle, a souligné David Shane. On peut être appelés à conclure à de la négligence, à un incendie criminel, tout comme on pourrait conclure qu’il s’agit d’un incendie involontaire causé par un article de fumeur, un problème électrique ou un feu de cuisson. Toutes ces causes possibles seront analysées par nos enquêteurs. »

Contrairement à ce qu’ils croyaient au départ, les secours n’auront pas à démanteler la façade de l’édifice historique, puisque le retrait de débris à l’intérieur a permis de sécuriser le site des recherches.