Une jeune prédatrice des réseaux sociaux, qui a été en cavale pendant près de trois ans, a récemment été condamnée à 14 mois de prison pour avoir leurré une adolescente de 13 ans. Tanisha Samuels s’était fait passer pour un garçon de 15 ans afin de piéger sa proie.

Arrêtée en 2017, l’Ontarienne maintenant âgée de 25 ans avait plaidé coupable en octobre 2019 à deux chefs d’accusation : leurre informatique d’une mineure et avoir rendu accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite. Les chefs liés à la pornographie juvénile avaient alors été abandonnés.

Mais à l’audience suivante, en février 2020, Tanisha Samuels brillait par son absence. La jeune femme avait pris la poudre d’escampette pour se terrer en Ontario. Les policiers lui ont finalement mis la main au collet en septembre 2022, alors qu’elle était visée par un mandat d’arrêt. Elle est détenue depuis.

Tanisha Samuels, alors âgée de 19 ans, s’est fait passer pour un garçon de 15 ans sur les réseaux sociaux pour appâter sa victime en 2017. L’adolescente de 13 ans est tombée amoureuse du personnage de « Sam Johnson » créé par l’accusée. Pendant leurs échanges virtuels, ils avaient des discussions « très explicites sexuellement ».

À la demande de Tanisha Samuels, l’adolescente lui a envoyé plusieurs photos d’elle nue. L’accusée lui a également demandé de se toucher, en plus de lui envoyer des photos de pénis. Tanisha Samuels est même allée jusqu’à rencontrer la victime à trois reprises dans un centre commercial de l’Ouest-de-l’Île. La victime était alors persuadée que « Sam » était un garçon de 15 ans.

Les parents de l’adolescente ont finalement découvert le pot aux roses en remarquant que le prétendu garçon de 15 ans avait « TanishaSamuels1997@gmail.com » comme adresse courriel. Les policiers ont pu confirmer que « Sam » était en fait une femme de 19 ans.

« Une personne vulnérable »

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait lancé un appel au public en 2017 pour trouver d’autres victimes potentielles de Tanisha Samuels. Les enquêteurs indiquaient que celle-ci ciblait principalement de jeunes filles du premier cycle du secondaire.

Les parties ont présenté le mois dernier une suggestion commune de 14 mois, une peine plutôt clémente compte tenu des facteurs aggravants. Le procureur de la Couronne Me Jérôme Laflamme a précisé que cette suggestion tenait compte du fait que Tanisha Samuels présentait une légère déficience intellectuelle. De plus, elle a vécu une enfance « traumatisante », selon un rapport qui fait état de sa vulnérabilité.

MAndrew Galliano, l’avocat de la défense, a souligné que selon le rapport, Tanisha Samuels est « presque une fille de 15 ans dans sa tête ». « C’est une personne vulnérable. La détention ne va pas l’aider à se réhabiliter », a-t-il fait valoir.

Une récente décision de la Cour suprême conclut que la présence d’un handicap chez un délinquant, de même que sa vulnérabilité, est importante dans l’imposition de la peine.

Le juge Jean-Jacques Gagné a entériné la suggestion. La peine de Tanisha Samuels sera suivie d’une probation de trois ans. Elle compte habiter en Ontario à sa sortie de détention.