Un homme qui a participé à une fusillade cet hiver dans l’arrondissement de Saint-Laurent a été condamné à une peine « clémente » de quatre ans de pénitencier. Ses complices avaient tiré pas moins de 18 coups de feu en direction d’une maison occupée par une famille.

« On parle de 18 coups de feu dans une résidence familiale. Qu’est-ce qu’on peut dire de plus que répéter les faits qui sont assez inquiétants ? », a affirmé la juge Lori Renee Weitzman, en soulignant le « fléau » des armes à feu à Montréal.

Jimmy Garant a plaidé coupable à des chefs d’accusation d’avoir déchargé une arme à feu avec insouciance et d’avoir illégalement possédé une arme à autorisation restreinte. L’homme de 30 ans n’était pas toutefois pas le tireur dans cette affaire, a insisté son avocate MRaphaëlle Desvignes.

Dans la nuit du 19 décembre 2022, Jimmy Garant conduisait un véhicule Mazda qui « rôdait » sur la rue des Outardes dans le secteur de Saint-Laurent. Leur véhicule s’était garé devant une résidence, puis le passager avant était sorti pour faire feu vers la maison. Par miracle, personne n’a été atteint par les 18 projectiles.

Après un appel au 911, le véhicule a été intercepté. Outre Jimmy Garant, les coaccusés Justin Moore et Jesse Buhara étaient à l’intérieur de la voiture. Justin Moore, 24 ans, était alors à l’avant. Jimmy Garant s’était rué sur la banquette arrière lors de l’arrivée des policiers, selon le résumé des faits. Une arme à feu de calibre 9 mm a été retrouvée dans le véhicule.

En présentant la suggestion commune de quatre ans de détention, la procureure de la Couronne MAnn Marie Prince a fait valoir que la reconnaissance de culpabilité très rapide de l’accusé représentait un facteur déterminant, puisque cela permettait d’éviter de « longues procédures ». La défense a toutefois souligné les « faiblesses » de la preuve.

Il s’agit néanmoins d’une peine « clémente », a insisté la juge Weitzman « Il est évident que la peine aurait pu être plus élevée. Non seulement compte tenu du fléau que nous connaissons en ce moment avec le problème d’armes à feu à Montréal », a affirmé la juge. Celle-ci a également souligné les nombreux crimes de violence commis « sans accalmie » par Jimmy Garant depuis 2007. La magistrate a cependant entériné la suggestion en tenant compte du plaidoyer rapide.

« En espérant que cette fois-ci, sa peine de pénitencier pourra changer la culture de Monsieur, parce que le chemin n’est pas très reluisant », a conclu la juge.

Le dossier des coaccusés se poursuit en avril prochain. Jesse Buhara a renoncé à son enquête sur remise en liberté mercredi, a déclaré son avocat MCharles Montpetit.