(Montréal) Gary Arnold, accusé d’avoir enlevé un couple de septuagénaires dans le nord de l’État de New York puis de les avoir fait passer clandestinement au Québec, en septembre 2020, a nié toute connaissance du complot, vendredi au procès à Montréal.

Il a en fait témoigné qu’il n’était jamais allé chez eux et ne les avait jamais même rencontrés.

À la barre pour une deuxième journée à son procès, Arnold a déclaré au jury qu’il ne connaissait pas Sandra et James Helm, ni aucun membre de leur famille. Il a aussi affirmé qu’il n’était jamais allé à Magog, où le couple a été séquestré jusqu’à sa libération par des policiers de la Sûreté du Québec (SQ), après deux jours.

« Avez-vous, d’une manière ou d’une autre, connaissance d’un enlèvement ? », a demandé son avocat, John T. Pepper.

« Non », a répondu l’accusé.

Arnold, âgé de 54 ans, fait face à sept chefs d’accusation, dont enlèvement, séquestration, extorsion et complot, relativement à l’enlèvement du couple Helm, le 27 septembre 2020. La poursuite croit que les deux septuagénaires auraient été enlevés pour une dette de drogue contractée par leur petit-fils, Mackenzie Helm.

La Couronne pense que le couple a été utilisé comme monnaie d’échange pour récupérer une cargaison de drogue manquante, ou alors une somme de 3,5 millions en espèces.

Les Helm ont été enlevés chez eux et transportés au Québec en passant par le territoire mohawk d’Akwesasne, à cheval entre l’État de New York et le Québec. Ils auraient ensuite été conduits dans un chalet de Magog.

Des membres du Groupe tactique d’intervention de la SQ avaient libéré le couple le 29 septembre 2020 dans un chalet de Magog, dans les Cantons-de-l’Est. Arnold a été arrêté deux jours plus tard, le 1er octobre.

La Couronne avait conclu sa preuve cette semaine après avoir entendu Sandra Helm, qui a déclaré qu’Arnold était l’une des personnes présentes chez elle. Son mari est décédé depuis.

L’accusé a déclaré aux jurés jeudi qu’un groupe criminel l’avait menacé, ainsi que sa famille.

Il soutient qu’il a été convoqué à une rencontre avec un homme, qu’il a appelé « Big », qui lui aurait confié des tâches telles que l’envoi de messages à divers numéros, le transport de téléphones cellulaires et la récupération d’un cathéter dans un hôpital de Salaberry-de-Valleyfield. Cette visite à l’hôpital, le 28 septembre, a été captée par une caméra de surveillance.

Arnold a expliqué vendredi qu’après son arrestation, il n’avait pas informé les enquêteurs des menaces, de peur que le coaccusé dans cette affaire ne l’apprenne.

« J’y ai réfléchi et je me suis dit : si je dis des trucs sur ce gars, “Big”, ou que j’ai été menacé […] vont-ils dire à “Big” que je les ai dénoncés ?, a expliqué l’accusé dans son témoignage. Soit ils me mettaient en prison, soit ils s’en prenaient aux enfants et à (mon épouse). »

Arnold a également déclaré aux jurés qu’un téléphone portable qui lui avait été donné par « Big » n’a pas été en sa possession pendant plusieurs heures entre le soir du 27 septembre et le matin du 28, car il avait reçu pour instruction de l’échanger avec quelqu’un d’autre.