Gary Arnold nie avoir participé à l’enlèvement et à la séquestration d’un couple de septuagénaires américains en septembre 2020 et affirme que s’il est apparu dans l’affaire à un certain moment, c’est parce qu’il avait été contraint de le faire sous la menace.

C’est ce qui ressort du premier jour de témoignage d’Arnold à son procès devant jury, qui a commencé la semaine dernière, pour l’enlèvement de Sandra et James Helm dans l’État de New York et leur séquestration à Magog, au Québec, du 27 au 29 septembre 2020.

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Le couple a été enlevé et séquestré avec, en toile de fond, une demande de rançon après que leur petit-fils Mackenzie avait été arrêté lors d’une saisie de 50 kilogrammes de cocaïne par la police américaine au Vermont, le 21 septembre 2020.

« N’appelle pas la police » !

Arnold a raconté que toute cette affaire avait débuté pour lui le matin du 24 septembre alors qu’une note manuscrite menaçante qui lui enjoignait de ne pas appeler la police avait été laissée sur la porte de la maison de sa conjointe.

« Je l’ai lue cinq ou six fois, je ne pouvais le croire. Je suis un fermier. Je n’ai jamais eu de menaces sur ma vie, je ne savais pas ce qui se passait », a lancé Arnold aux jurés.

Un peu plus tard, un individu surnommé Big, décrit par Arnold comme mesurant 1,98 m et pesant plus de 300 lb, s’est approché de la portière de sa camionnette et lui a demandé s’il avait appelé la police, lui remettant deux téléphones et lui ordonnant de suivre ses instructions.

PHOTO FOURNIE PAR LA SÛRETÉ DU QUÉBEC

James et Sandra Helm

Dans un témoignage contenant beaucoup de détails et qui ressemblait parfois à un cours de machinerie agricole 101, Arnold a ensuite décrit les jours suivants en racontant qu’il avait moissonné du maïs dans des champs, réparé une moissonneuse-batteuse, moissonné du maïs à nouveau et reçu des appels et messages textes tous aussi impérieux de certains des suspects impliqués dans l’affaire.

« Je n’ai pas appelé la police et j’ai suivi les instructions. Je ne voulais pas me retrouver dans un sac mortuaire », s’est exclamé Gary Arnold.

Course aux cathéters

Selon la preuve déposée au procès, le couple Helm a été enlevé à son domicile de Moira, dans l’État de New York, vers 22 h 30 le 27 septembre 2020.

Arnold a raconté que ce matin-là, il avait reçu une communication lui ordonnant de se rendre dans le stationnement d’un restaurant dans l’ouest de l’île de Montréal. Sur place, un individu lui aurait montré une photo de proches de sa famille et lui aurait commandé de suivre ses instructions.

Vers 22 h 30, a-t-il témoigné, il a reçu une communication lui ordonnant de se rendre sur la route Richmond à Summerstown, près de Cornwall en Ontario, où il est arrivé vers 0 h 15.

Sur place, il a rencontré un homme visiblement énervé qui avait besoin de cathéters et qui lui a demandé d’en trouver.

Arnold a alors téléphoné à l’hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield, et a parlé à une infirmière vers 1 h avant de récupérer les cathéters dans l’établissement une heure et demie plus tard.

Son témoignage s’est arrêté là et se poursuivra ce vendredi.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.