Un homme accusé du meurtre de la jeune Meriem Boundaoui il y a deux ans à Montréal souhaite être mis en liberté pendant le processus judiciaire. L’audience d’Aymane Bouadi a toutefois été retardée jeudi par un énième « bris de service » au palais de justice de Montréal.

La mort violente de Meriem Boundaoui avait choqué le Québec en février 2021. L’adolescente de 15 ans a été tuée par arme à feu alors qu’elle se trouvait dans une voiture stationnée dans l’arrondissement de Saint-Léonard. Originaire d’Algérie, elle était venue au Québec pour étudier.

Détenu depuis juin dernier, Aymane Bouadi espère recouvrer sa liberté pendant le processus judiciaire. Le Montréalais de 27 ans est accusé de meurtre au premier degré et est également visé par quatre chefs d’accusation de tentative de meurtre. Son coaccusé Salim Touaibi n’est pas visé par cette requête et demeure détenu.

Aucune date de procès n’a encore été fixée. Le procès, qui s’annonce complexe, aura vraisemblablement lieu seulement en 2024. Notons que la barre est haute pour libérer provisoirement une personne accusée de meurtre au premier degré.

Une ordonnance de non-publication nous interdit de révéler les détails de la requête et de la preuve présentée pendant l’enquête sur remise en liberté. MMartin Latour et MMarylie Côté défendent Aymane Bouadi. MSimon Lapierre représente le ministère public.

La première journée d’audience s’est amorcée jeudi avec un retard symptomatique de la grave pénurie de personnel qui afflige le système judiciaire. En effet, l’accusé n’a pas été transporté comme prévu par les agents correctionnels en matinée. « On n’a pas de personnel disponible pour l’amener. C’est hors de mon contrôle », a expliqué une agente au juge Éric Downs.

« C’est une situation qu’on peut appeler de bris de service », a affirmé le juge en ajoutant qu’il écrirait au responsable de la détention.

La Presse révélait jeudi que Salim Touaibi, coaccusé d’Aymane Bouadi, avait été arrêté dans un restaurant de Griffintown où il avait caché un pistolet, deux ans avant la mort de Meriem Boundaoui. « Je ne quitterai pas sans mon plomb ! », avait lancé le jeune homme en cherchant frénétiquement son arme à feu, alors que les policiers se trouvaient dans le restaurant.

Dans cette affaire, Salim Touaibi, alias Avatar, a été déclaré coupable de divers chefs d’accusation liés aux armes à feu et condamné à plusieurs mois de prison.