L’individu suspect qui a forcé le confinement du collège Lionel-Groulx vendredi déambulait près de l’école avec une arme-jouet, a confirmé la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB). D’âge mineur, il a été rencontré par les enquêteurs. Un dénouement soulageant, mais les cégeps devraient être mieux préparés au pire, croit un syndicat.

La police avait été avisée vendredi en début d’après-midi de la présence d’un « individu possiblement armé » dans le secteur du collège Lionel-Groulx. Ce dernier a été identifié et « offre son entière collaboration aux enquêteurs », a confirmé samedi soir la RIPTB.

Il s’agit d’un résidant mineur de Sainte-Thérèse qui se promenait dans les rues en périphérie du collège avec une arme-jouet qui pouvait être « facilement confondue » avec une arme d’épaule.

Le service de police rappelle que l’achat, le transport et la manipulation d’un jouet pouvant s’apparenter à une arme devraient toujours se faire de façon sécuritaire dans les lieux publics.

La Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville

Une centaine d’élèves et d’enseignants sont restés barricadés à l’intérieur du collège Lionel-Groulx pendant près de quatre heures, à la demande de la police.

Après le collège Montmorency et le cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, il s’agissait du troisième cégep à être confiné en une semaine.

« Les directives ont été mal comprises »

« On a oublié que ça pouvait arriver, ce genre de situations, et une organisation doit se préparer au pire », croit Denis Paquin, président du syndicat des enseignantes et des enseignants du collège Lionel-Groulx.

La dernière formation sur les tireurs actifs remonte à plus d’une décennie, selon le syndicat. « Il y a eu une mise à jour dans le cadre d’une journée pédagogique qui remonte à un certain temps. Mais ce n’est pas tout le monde qui y a assisté », indique M. Paquin. Un protocole d’urgence est aussi disponible en ligne, mais « il est difficile à trouver », ajoute-t-il.

Conséquence : plusieurs enseignants ne connaissaient pas la signification du code blanc qui a précédé l’alerte au tireur actif potentiel. Un tel code est déclenché lorsqu’un individu présente un comportement agressif, menaçant ou violent susceptible de poser des risques pour sa propre sécurité ou celle des autres.

On a utilisé le code blanc, et personne ne savait ce que c’était.

Denis Paquin, président du syndicat des enseignantes et des enseignants du collège Lionel-Groulx

« Les directives ont été mal comprises », déplore Denis Paquin.

En effet, les élèves et les enseignants ont d’abord reçu la consigne de se confiner ou d’évacuer le bâtiment aux sorties de secours à proximité. Quelques minutes plus tard, l’ordre de se barricader à l’intérieur d’un local a été donné.

« Il y a beaucoup d’étudiants et de personnel enseignant qui ont quitté le collège au lieu de se barricader. Il y a eu un enjeu au niveau de la communication », affirme M. Paquin.

« On aurait été dirigé vers le danger »

Vincent, qui étudie au collège, déplore que la première consigne ait été d’évacuer le bâtiment. Dans la cafétéria où il se trouvait, tous les élèves se sont précipités vers la sortie.

« S’il y avait eu un vrai danger à l’extérieur, comme un tireur, on aurait été dirigé vers le danger », dénonce-t-il.

La police a été en mesure de confirmer samedi soir que l’individu qui a déclenché l’opération policière n’avait jamais pénétré à l’intérieur du cégep.

Afin de mieux préparer les enseignants, le syndicat formule deux principales demandes : qu’on instaure des protocoles d’urgence clairs et actualisés et qu’on assure une formation sur leur application.

Il serait aussi pertinent de former les enseignants sur les bonnes pratiques pour rassurer les élèves lors d’un confinement, juge Denis Paquin. « On est dans une situation de responsabilité. Comment on réagit avec des étudiants qui peuvent paniquer ? », demande-t-il.

Le syndicat salue cependant la prise en charge rapide des élèves et des enseignants à leur sortie du collège, notamment avec des services psychosociaux.

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