Un garçon de 11 ans et une fille de 13 ans ont été assassinés lundi en début de soirée à Laval, et un homme de 46 ans a été arrêté en lien avec cette tragédie survenue dans une maison du quartier Sainte-Dorothée.

C’est à la suite d’un appel au 911 un peu avant 18 h que la police a été dépêchée dans une maison jumelée de la rue Lauzon.

Vers 21 h 30, Erika Landry, porte-parole du Service de police de Laval, a confirmé le décès des deux enfants, qui avaient été transportés à l’hôpital.

La police n’a pas confirmé la façon dont les enfants ont été assassinés.

Erika Landry a souligné que le lien exact entre l’homme, arrêté sur les lieux, et les deux enfants ne pouvait pas être précisé, mais que cela avait « toute l’apparence d’un drame familial », a-t-elle néanmoins déclaré, offrant ses condoléances aux proches des victimes.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Erika Landry, porte-parole du Service de police de Laval

L’homme qui a été arrêté a lui aussi été transporté à l’hôpital. Son état de santé n’a pas été précisé.

« Un autre membre de la famille qui était en état de choc a aussi été transporté à l’hôpital », a ajouté Mme Landry.

Un quartier en émoi

Pendant toute la soirée, le quartier était en émoi.

Toutes sirènes hurlantes, des pompiers, des policiers et des ambulanciers sont arrivés dans le quartier résidentiel.

Brandon Lymburner, qui habite à quelques maisons de là, revenait de promener son chien lorsqu’il a vu les ambulanciers à 18 h 15 « en train de tenter de réanimer l’une des victimes sur une civière ».

Il ignorait alors les circonstances du drame. « Dans cette rue-là, il y a toujours plein d’enfants, il y a une école, tout près… »

Contrairement aux habituels témoignages de voisins qui, dans de tels cas, n’en reviennent pas que cela puisse arriver si près de chez eux, Jules Rheault, 83 ans, dont la cour est toute proche de la maison où sont survenus les meurtres, ne se montrait pas surpris.

Plus rien ne m’étonne. De toute ma vie, je n’ai jamais vu autant de folie que ce que je vois ces années-ci. Des femmes assassinées, tout ça…

Jules Rheault, voisin des victimes

Cette fois, ce sont deux enfants qui ont péri, et cela bouleversait M. Rheault de penser que c’étaient manifestement ceux qu’il avait déjà rencontrés et qui semblaient si gentils.

Avec ce voisin, M. Rheault n’avait que des relations très limitées, indique-t-il, essentiellement autour d’un enjeu lié à des limites de terrain.

La famille s’était installée dans le secteur il y a quelques mois à peine.

En fin de soirée, le quartier demeurait bouclé pour laisser les enquêteurs et les spécialistes de l’identité judiciaire analyser la scène de crime et interroger les témoins.

Rappelons que ces derniers mois, Laval a été particulièrement secoué par des fusillades, souvent en pleine rue.

Cas rares

Si les meurtres d’enfants bouleversent tout particulièrement la population, ils sont dans les faits plutôt rares, comme le souligne le « Portrait des homicides familiaux de 2011 à 2020 », signé par la Sécurité publique du Québec.

« Selon l’information enregistrée par la police de 2011 à 2020, les deux tiers des homicides familiaux sont des meurtres au premier degré (65,9 %), suivis des meurtres au deuxième degré (23,7 %). Très peu sont des homicides involontaires coupables (10,0 %), alors que les infanticides sont exceptionnels (0,4 %). Pour toutes les relations, les meurtres au premier degré sont majoritaires. »

Avec Daniel Renaud, La Presse

Précision
Une version précédente de ce texte utilisait l’expression « drame familial » dans le titre, et l’employait sans guillemets dans le texte. Pour éviter de mettre de l’avant une expression qui peut donner l’impression de minimiser le crime, nous l’avons conservé dans la citation du service de police, car elle apporte un élément de précision sur le lien entre l’accusé et les victimes.