Aidés par les caméras de surveillance, ne ménageant pas leurs efforts, les enquêteurs des Crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont eu besoin d’à peine un mois pour arrêter les deux hommes soupçonnés d’être les meurtriers de Maxime Lenoir, tué par balle le 23 août dernier dans le stationnement du Centre Rockland, à Mont-Royal.

Ce crime avait eu un énorme retentissement dans la métropole, d’autant plus qu’un autre meurtre – qui n’a rien à voir avec celui de M. Lenoir – avait été commis à peine une demi-heure plus tard, dans un restaurant de la rue Saint-Denis à Montréal.

Selon nos informations, les deux suspects arrêtés pour le meurtre de Maxime Lenoir sont un homme de 33 ans, de Vancouver, connu des policiers, qui aurait été celui qui a ouvert le feu, et un Montréalais de 29 ans, appréhendé à Ottawa, qui aurait été le conducteur du véhicule utilisé pour commettre le crime. Ce dernier serait connu du SPVM et des corps de police voisins.

Les deux hommes, accusés de meurtre au premier degré, devraient comparaître ce vendredi au palais de justice de Montréal.

D’après ce que nous savons, au moins une caméra a capté la scène au moment où le meurtre était commis.

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Le tireur, entre deux voitures, à droite, ouvre le feu sur la victime. La scène a été captée par une caméra. Le véhicule des suspects, une Mazda6 foncée, était garé tout près de Maxime Lenoir.

Après le crime, les suspects ont abandonné leur véhicule, une Mazda6, sur le chemin Canora, à Mont-Royal, à environ un kilomètre du Centre Rockland.

Ils ont tenté d’y mettre le feu, sans succès. Le lendemain, la police a découvert la voiture et y a saisi l’arme du crime et des vêtements, nous a-t-on dit.

Disons que les enquêteurs ont visionné et analysé beaucoup, beaucoup d’images de caméras de surveillance pour retrouver les suspects aussi rapidement.

Une source qui s’est confiée à La Presse

« Le sentiment de sécurité de la population montréalaise a été affecté, le 23 août dernier, alors que deux homicides par arme à feu ont été perpétrés en plein jour, à une demi-heure d’intervalle. Aujourd’hui, grâce au travail rigoureux des enquêteurs et des équipes spécialisées, nous sommes heureux de pouvoir confirmer les arrestations en lien avec le premier évènement survenu au Centre Rockland. Quant à l’homicide de la rue Saint-Denis, je vous confirme que l’enquête policière suit son cours et que nos enquêteurs redoublent d’efforts afin de le résoudre », a déclaré, par voie de communiqué, la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy.

Importateur indépendant

La police considérait Maxime Lenoir comme un importateur de cocaïne qui avait des liens avec les motards, la mafia et le crime organisé du Proche et Moyen-Orient.

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Une fois que le suspect a vidé son chargeur, le véhicule foncé est sorti de son emplacement, dans le stationnement. Le suspect est remonté à bord et la voiture a quitté les lieux en direction du chemin Canora.

En juin 2020, la résidence de Lenoir à Terrebonne avait fait l’objet d’une perquisition par des enquêteurs de la Sûreté du Québec dans le cadre d’une enquête qui avait mené au démantèlement à Danville, en Estrie, de l’un des plus gros laboratoires clandestins de fabrication de méthamphétamine jamais découverts dans la province.

En matière d’importation de cocaïne, Lenoir aurait eu des contacts établis en Amérique du Sud et était considéré par la police comme un indépendant.

En mars 2017, un petit avion rempli de 130 kilogrammes de cocaïne, piloté par deux Québécois, s’était posé d’urgence en Ohio, aux États-Unis.

Un mois plus tard, un enquêteur de la Division du crime organisé du SPVM avait raconté en cour que l’un des suspects derrière cette importation – un individu lié au crime organisé du Proche et Moyen-Orient – avait rencontré Maxime Lenoir à Laval.

Selon certaines informations, une dette à la suite d’une importation ayant avorté aux États-Unis pourrait être l’une des hypothèses derrière le meurtre de Lenoir, qui a toutes les apparences d’un règlement de comptes commis dans le milieu du crime organisé.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.