Un fraudeur qui a élaboré un stratagème frauduleux abracadabrant pour escroquer une trentaine de victimes a été condamné vendredi à trois ans de pénitencier. Gyula Jr Barta risque même de passer trois ans de plus en prison s’il ne rembourse pas un demi-million de dollars à ses victimes au cours de la prochaine décennie.

« C’est absolument inqualifiable. Il s’est attaqué à des amis de longue date qui avaient toutes les raisons de lui faire confiance. […] N’eussent été certains facteurs favorables, la peine aurait été beaucoup plus sévère », a conclu le juge Robert Marchi, suivant ainsi la suggestion de la Couronne. L’accusé demandait une peine de deux ans moins un jour.

Gyula Jr Barta a fraudé la majorité de ses victimes en leur faisant croire à un « grand tirage » de 3,25 millions de dollars. Grâce à son aura de riche investisseur et d’homme érudit, le fraudeur de 60 ans a convaincu une vingtaine de connaissances de lui donner de 250 à 2500 $ pour réserver des « sièges » à une conférence à laquelle prenait part un mystérieux milliardaire octogénaire.

Le fraudeur promettait de faire tirer 70 prix, dont deux gros lots de 1 million de dollars, en plus de remettre à tout le monde une « grosse enveloppe ». Il faisait ainsi croire aux victimes que leur investissement initial allait certainement leur « revenir ».

Familles ruinées

« Ces belles promesses étaient trop belles pour être vraies », a résumé le juge Marchi.

Des familles complètes se sont ainsi ruinées pour se procurer ces faux billets auprès du fraudeur. Certains ont dû reporter leur retraite, alors que d’autres se sont endettés.

Gyula Jr Barta a également soutiré 125 000 $ à une victime en 2009 en lui faisant miroiter des rendements mirobolants. À l’époque, il faisait croire à tout le monde qu’il était un investisseur prolifique à la tête d’une équipe de « traders ».

Selon le juge, la fraude de Gyula Jr Barta comporte un degré « élevé » de préméditation et de planification. Le juge Marchi relève également comme un facteur « très » aggravant l’abus de confiance envers les victimes. Parmi les facteurs atténuants, le juge souligne la reconnaissance de culpabilité de l’accusé, ses excuses aux victimes et ses remords sincères.

En vertu d’une amende compensatoire, Gyula Jr Barta aura 10 ans à partir de sa libération conditionnelle pour rembourser près d’un demi-million de dollars à ses victimes. Il risque trois ans d’emprisonnement supplémentaires s’il ne rembourse pas cette somme. Cette peine sera réduite proportionnellement à la somme remboursée au terme de ces 10 années.

MDenis Trottier a représenté le ministère public, alors que M. Barta se défendait seul.