Après la justice ontarienne et américaine, le magnat canadien de la mode Peter Nygard doit maintenant faire face à la justice québécoise. L’homme de 80 ans, dénoncé par des dizaines de femmes en Amérique du Nord, est accusé d’avoir agressé sexuellement et séquestré une victime à Montréal dans les années 1990.

Selon le mandat d’arrêt, l’octogénaire fait face à deux chefs d’accusation d’agression sexuelle et de séquestration à l’égard d’une victime adulte entre le 1er novembre 1997 et le 15 novembre 1998 à Montréal. Un juge de la Cour supérieure du Québec a autorisé le dépôt des accusations le 15 mars dernier. Or, le document judiciaire a été rendu public sans avertissement lundi au palais de justice de Montréal.

Jusqu’à récemment, le milliardaire déchu était l’un des plus grands magnats de la mode au monde, ayant bâti à Winnipeg, puis à Toronto, un véritable empire de la mode féminine. Mais le propriétaire de Nygard International est ciblé depuis quelques années par de nombreuses dénonciations de victimes alléguées.

Peter Nygard est d’ailleurs déjà détenu à Toronto en attente de son procès pour six chefs d’agression sexuelle et trois chefs de séquestration. Quand il en aura fini avec la justice canadienne, il sera ensuite extradé vers les États-Unis, a annoncé la semaine dernière le ministre fédéral de la Justice, David Lametti.

Justice américaine

Dans l’État de New York, Peter Nygard doit être jugé pour neuf chefs d’accusation de trafic humain et de crimes sexuels à l’égard d’au moins une douzaine de victimes aux États-Unis, aux Bahamas et au Canada. Dans la théorie de leur cause, les autorités américaines décrivent Peter Nygard comme un prédateur sexuel prêt à frapper ses girlfriends qui refusaient de se plier à ses demandes sexuelles.

« Sur une période de 25 ans, Peter Nygard a utilisé l’influence du Groupe Nygard pour recruter et maintenir des femmes et des adolescentes pour sa propre gratification sexuelle et celle de ses amis et associés. […] Peter Nygard ciblait fréquemment des femmes et des adolescentes provenant de milieux économiques défavorables ou ayant des antécédents d’abus », soutiennent les autorités américaines.

Ainsi, Peter Nygard contrôlait ses victimes grâce à des menaces, de fausses promesses et par des moyens coercitifs, notamment la surveillance et la séquestration, selon la théorie de la poursuite américaine. Il est également accusé d’avoir agressé sexuellement plusieurs victimes.

Peter Nygard devrait comparaître mardi au palais de justice de Montréal.