Le militant anti-vaccin François Amalega Bitondo, un des leaders du mouvement québécois d’opposition aux mesures sanitaires, a refusé d’entrer au palais de justice de Montréal pour défendre sa cause, vendredi, parce qu’il n’accepte pas de porter le masque, obligatoire dans les corridors et les salles d’audience.

En conséquence, l’homme de 43 ans a été condamné deux fois, par défaut, à deux amendes de 1000 $, plus les frais de 500 $, pour avoir brisé le couvre-feu en janvier 2021. Il ne s’agit pas de ses premières condamnations.

« J’ai voulu entrer ce matin, mais le constable m’a dit que c’était impossible sans masque et que je devais attendre à l’extérieur », a expliqué M. Amalega Bitondo, rencontré devant le palais de justice. « On m’a empêché d’aller défendre mes droits. »

Il a réitéré son opposition aux mesures sanitaires, en affirmant que le masque ne servait à rien et en comparant le gouvernement de François Legault au régime d’Hitler.

Lors de deux audiences distinctes, une en avant-midi et une autre en après-midi, des agents du Service de police de la Ville de Montréal sont venus expliquer au tribunal que François Amalega Bitondo dirigeait des manifestations contre le couvre-feu, en janvier 2021, sur le Plateau Mont-Royal, lorsqu’ils lui ont remis des contraventions pour non-respect des mesures sanitaires.

Lors de l’une de ces interpellations, le leader antimasque a d’abord refusé de s’identifier et s’est couché sur le sol, peu coopératif avec les policiers.

Le juge de paix Pierre-David Cyr a noté, avant de prononcer la condamnation, que M. Amalega Bitondo aurait pu prendre des arrangements pour comparaître par visioconférence, puisque toutes les salles de cour sont maintenant dotées de ces équipements.

François Amalega Bitondo, qui a déjà cumulé pour plus de 40 000 $ de contraventions pour non-respect des mesures sanitaires, a affirmé en entrevue qu’il n’avait pas l’intention de payer ces amendes, mais qu’il serait prêt à faire des travaux communautaires, par exemple en allant bénévolement dans des écoles où il pourrait « enseigner aux enfants comment se sortir de la situation actuelle dans laquelle le gouvernement les plonge ».

Une visière plutôt qu’un masque

Un autre leader antimasque, Mario Roy, devait aussi se présenter en cour vendredi, mais a rebroussé chemin lorsque le personnel de sécurité du palais de justice lui a demandé de mettre un couvre-visage. M. Roy ne portait qu’une visière en plastique transparent.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Mario Roy

« On me refuse le droit constitutionnel de me présenter en cour avec une visière », a dénoncé Mario Roy, qui a comparu par visioconférence, alors qu’il se trouvait dans sa voiture avec son téléphone cellulaire. « Je ne suis pas capable de respirer avec un masque. »

Mario Roy, qui prétend que le système de justice québécois participe à un « réseau d’enlèvement d’enfants », doit se défendre d’accusations de harcèlement criminel visant une personne associée au système judiciaire. Il aura droit à un procès de plusieurs semaines devant un jury, ce printemps.

Il subira un autre procès, avec cinq autres militants du groupe Les Farfadaas, pour le blocage du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en mars 2021.