Deux agents correctionnels ont été blessés après avoir été agressés par des individus reliés aux gangs de rue, jeudi matin, à l’Établissement de détention de Rivière-des-Prairies, dans le nord-est de Montréal.

Selon nos informations, les évènements sont survenus peu avant 10 h, au moment de la distribution des cantines, dans le pavillon S2, un secteur à classement sécuritaire où sont incarcérés des membres de gangs de rue ou leurs relations.

Alors qu’un détenu était en train de discuter sur un téléphone public du secteur, une altercation aurait éclaté avec d’autres prévenus puis avec un premier agent correctionnel, au sujet d’une carte d’appel.

Bilodeau Joseph aurait bousculé l’agent et la situation s’est ensuite envenimée. Deux agents correctionnels ont été blessés ; l’un d’eux aurait le visage tuméfié alors que le second pourrait avoir subi une commotion cérébrale. Les deux gardiens auraient été transportés à l’hôpital.

Les autorités considèrent que l’un des instigateurs de la rixe est Akim Bilodeau Joseph, une relation des gangs de rue d’allégeance bleue. Il aurait été placé en isolement après les évènements.

Bilodeau Joseph est incarcéré depuis septembre dernier, après avoir été arrêté en compagnie d’autres individus pour des affaires de trafic d’armes et de trafic de stupéfiants.

Bilodeau Joseph et ses présumés complices ont été arrêtés à l’issue d’une enquête de l’Équipe intégrée de lutte au trafic d’armes à feu (EILTA) avant que celle-ci soit intégrée à la stratégie québécoise Centaure de lutte aux armes à feu.

Les suspects avaient été piégés par un acheteur d’armes à feu qui était en réalité un agent double de la police.

Bilodeau Joseph a été condamné à 18 mois d’emprisonnement pour possession d’arme en novembre 2019.

Manque d’effectifs

« Nous allons faire pression sur l’employeur pour que des accusations soient portées », lance le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie.

Le chef syndical montre du doigt le fait qu’il manquerait actuellement environ 25 % des effectifs à l’Établissement de détention de Rivière-des-Prairies.

« Actuellement, le manque d’effectifs met en péril la sécurité dans nos centres de détention et l’incident de ce matin en est une démonstration. Il faudrait que la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault se préoccupe davantage de la situation dans les prisons où les actes de violence se multiplient. Le gouvernement manque actuellement de reconnaissance envers le travail des agents correctionnels », accuse M. Lavoie.

Selon lui, il y a actuellement 700 postes vacants ou en absence de longue durée parmi les agents correctionnels du Québec. L’an dernier seulement, il y a eu 100 démissions sur un effectif actuel d’environ 2500 agents correctionnels au Québec.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.