L’élève de 16 ans qui a poignardé un professeur jeudi, à l’école John-F.Kennedy dans Saint-Michel, a été accusé vendredi de tentative de meurtre. Il demeurera détenu pendant le week-end et doit revenir devant le tribunal lundi prochain.

Vêtu d’un chandail blanc, d’un pantalon jogging et de lunettes, l’accusé a brièvement comparu en Chambre de la jeunesse vendredi matin, en demeurant silencieux. Sa mère était aussi présente, mais n’a pas souhaité s’adresser aux médias.

Quatre chefs d’accusation, soit ceux de tentative de meurtre, de voies de fait grave, de possession d’une arme dans le but de commettre une infraction et de possession d’une arme dissimulée, ont été déposés contre l’adolescent.

Me Mélanie Rose, la procureure aux poursuites criminelles et pénales, a déposé un avis devant le juge mentionnant qu’elle pourrait réclamer une peine pour adultes si l’accusé est jugé coupable au terme du processus.

La juriste s’est également opposée à la remise en liberté de l’adolescent, qui demeurera donc détenu au moins jusqu’à la suite des procédures, prévue lundi prochain. Dans l’intervalle, l’accusé, qu’on ne peut identifier en raison de son âge, ne pourra en aucun cas communiquer avec l’ensemble des élèves et le personnel de l’école John-F.-Kennedy.

Un bref rappel des faits

Le professeur qui a été agressé a subi des « blessures mineures » au haut du corps. Enseignant en arts visuels, l’homme a rapidement été transporté dans un centre hospitalier, mais sa vie n’est pas en danger.

L’affaire avait forcé un important déploiement policier jeudi matin, dans le quartier Saint-Michel, aux alentours de cette école de la rue Villeray. Des élèves ont été confinés le temps de l’opération. « Sous le choc », plusieurs ont été témoins de l’agression qui est survenue en pleine classe.

Selon le porte-parole de la commission scolaire English-Montréal (CSEM), Michael Cohen, l’élève avait des problèmes « de discipline », mais rien ne laissait croire qu’il pourrait faire preuve de violence. Le jeune adolescent n’avait d’ailleurs pas d’antécédent judiciaire à son dossier, a pu confirmer La Presse. « C’était complètement inattendu », a résumé M. Cohen, jeudi.

Des équipes d’intervention sociale ont été appelées sur les lieux de l’école afin de « parler avec les élèves », dont certains ont été témoins de l’agression et sont « sous le choc », a aussi souligné M. Cohen.

Avec Daniel Renaud, La Presse