Le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, a révélé mardi soir en point de presse que des agents ont bel et bien été visés par les tirs qui ont retenti dans le stationnement sud du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) dans la nuit de lundi à mardi. Ce dernier s’est dit inquiet de « la gratuité de cet acte de violence ».

« L’enquête a permis de localiser deux impacts et un projectile sur les lieux confirmant que des coups de feu ont bien été tirés en direction de nos policiers », a affirmé le chef du SPVM. Il a souligné que la situation était « inadmissible » dans la société.

Deux patrouilleurs présents sur place ont entendu au moins trois tirs vers 1 h 30, à la sortie du pavillon Glen de l’hôpital. Le duo s’y trouvait pour des transferts d’ambulance. Les coups de feu tirés en direction du garage des ambulances provenaient du côté de la rue Saint-Jacques. Les policiers du SPVM se sont réfugiés derrière la voiture de patrouille.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les agents se sont réfugiés derrière leur véhicule, toujours garé mardi matin dans le stationnement du CUSM.

Selon nos informations, une balle a effleuré le bras d’une policière présente sur place. L’alerte déclenchée a provoqué un important déploiement policier au cours de la nuit. Les véhicules de nombreux postes de quartier environnants se sont immédiatement rendus sur place.

Le SPVM ne confirme pas l’origine de la blessure. « Une policière a été blessée légèrement au niveau du bras », a indiqué l’agente Mélanie Dubuc, des relations médias.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les enquêteurs scrutent la scène dans un stationnement derrière le CUSM.

À l’intérieur de l’hôpital, le « code argent » utilisé en cas de violence armée a été lancé par précaution. « On n’a eu aucune information. On nous a demandé de nous barricader dans une pièce au cas où il y aurait un tireur actif », a témoigné une employée de garde aux soins intensifs. Elle a requis l’anonymat puisqu’elle n’est pas autorisée à s’adresser aux médias. Elle s’est retrouvée isolée dans une salle d’opération jusqu’à 5 h, laissant les patients sans supervision pendant près de trois heures.

« Le personnel était confus. On entendait juste des policiers crier des consignes. »

Une enquête de la Section des crimes majeurs est en cours pour déterminer les circonstances de cet évènement et retrouver des éléments de preuve. Vers 11 h 45, le maître-chien et les techniciens en identité judiciaire étaient toujours actifs à l’intérieur du large périmètre.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Une enquête de la Section des crimes majeurs du SPVM est en cours pour établir les circonstances de cet évènement.

Aucun suspect n’a été identifié dans ce dossier pour le moment. Le SPVM n’a pas voulu établir de liens entre les évènements liés aux gangs de rue et ceux survenus à l’hôpital.

Il est trop tôt pour déterminer pourquoi ce secteur a été visé. Mais ça demeure très préoccupant compte tenu de cet évènement-là qui vise directement les policiers.

Sylvain Caron, chef du Service de police de la Ville de Montréal

« On ratisse très large, et les recherches ne sont pas terminées », a ajouté en fin d’après-midi l’agente Véronique Dubuc. Le SPVM a souligné qu’il y aurait plus de patrouilleurs dans le secteur où les évènements sont survenus.

Sylvain Caron a affirmé qu’il avait « encore une fois besoin du public » et que tous les renseignements peuvent faire avancer l’enquête.

Avec Daniel Renaud, La Presse