Les agents correctionnels sont parvenus à mater des désordres qui ont commencé en fin de soirée, mercredi, à l’Établissement de détention Rivière-des-Prairies, dans le nord-est de Montréal, a appris La Presse.

Selon nos informations, des dizaines de prévenus des secteurs à sécurité moyenne à élevée S-1, S-2 et S-3 ont brisé des fenêtres des cellules, des salles et des corridors, en plus d’allumer des feux. Les équipes d’intervention des agents correctionnels ont utilisé le poivre de cayenne « à plusieurs reprises » pour ramener l’ordre, nous a dit le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie.

Les évènements auraient duré environ trois heures. Aucun agent n’a été blessé, mais les dommages seraient importants.

« Des cellules et des secteurs seront inutilisables durant un certain temps », a ajouté M. Lavoie, selon qui les prévenus des secteurs touchés ont tout de même passé la nuit dans leur cellule respective.

« Depuis plusieurs mois, la direction de Rivière-des-Prairies ne gère pas les manquements des personnes incarcérées qui sont souvent acquittées en raison des délais. Dans le secteur S où il y a eu des troubles mercredi soir, on a dénombré une cinquantaine de manquements non traités dont plusieurs ont été abandonnés pour délais. Cette situation cause des problèmes », ajoute M. Lavoie.

Manque de personnel

Les troubles auraient débuté lorsque les agents ont annoncé le confinement de tous les détenus de ces secteurs, parce qu’ils ont eu besoin de personnel pour effectuer le transport médical d’un détenu. Selon M. Lavoie, cette situation est causée par un manque de personnel criant dans les 17 prisons du Québec.

« En raison du manque d’embauche, des nombreuses démissions et départs à la retraite anticipés, nous n’avons jamais vu autant de manques chez les agents correctionnels. Actuellement, on dénombre 318 postes vacants et plus de 350 postes en absence pour maladie, congé parental ou autres », déplore le chef syndical.

D’après M. Lavoie, les effectifs des agents correctionnels au Québec sont de quelque 3000 individus normalement, ce qui signifie qu’environ 22 % des effectifs seraient actuellement manquants.

« Les établissements Rivière-des-Prairies, de Québec, de Sorel et de Saint-Jérôme sont ceux où il y a le plus grand manque de personnel. Les agents correctionnels font énormément d’heures supplémentaires obligées. Ils entrent au travail le matin, mais ne ressortent pas le soir. À Rivière-des-Prairies, c’est quotidien. Plusieurs agents refusent le temps supplémentaire, ils ne sont plus capables. Le réseau au complet est sous pression. On a prévu un été chaud et il va l’être », s’inquiète M. Lavoie.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@apresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.