Trois Québécois, dont un membre des Hells Angels Nomads de la République dominicaine, Aurèle Brouillette, ont été arrêtés dans ce pays des Antilles et seraient toujours détenus.

Selon nos informations, Brouillette, Alexandre Landry, aspirant des Hells Angels Nomads de la République dominicaine, et Stéphane Richard auraient été appréhendés samedi dernier alors qu’un convoi de motocyclettes roulait vers Puerto Plata.

Les trois hommes auraient été arrêtés dans le cadre d’une enquête de la section anti-drogue de la police dominicaine, en collaboration avec la police de l’immigration.

Les trois individus auraient été appréhendés pour diverses raisons : possession d’une arme et visas illégaux, mais on ne sait pas ce qui est précisément reproché à chacun. C’est pour un problème avec sa double-citoyenneté dominicaine qu’Aurèle Brouillette aurait été appréhendé, selon nos sources.

Alexandre Landry serait en République dominicaine depuis environ un an, en vertu d’un visa.

Quant à Stéphane Richard, il aurait des investissements en République dominicaine, d’après nos informations. Richard, 40 ans, un résidant de Sept-Iles, devait subir un procès pour extorsion ces derniers mois mais le 8 mars dernier, il ne s’est pas présenté au palais de justice et a alors fait l’objet d’un mandat d’arrestation. Il sera vraisemblablement expulsé vers la province pour faire face à la justice.

Pionnier des Hells Angels dominicains

Aurèle Brouillette, 69 ans, est un ancien membre des Rowdy Crew, défunt club-école des Hells Angels, et des Hells Angels de Trois-Rivières. Au milieu des années 2000, il a cofondé une section des Hells Angels de la République dominicaine dont le local était situé sur la route 81, à Cabarete. Le chiffre 81 représente la huitième et première lettre de l’alphabet, H et A, pour Hells Angels.

Ce local a toutefois été investi par la police dominicaine à la demande de la police québécoise le 15 avril 2009, jour de l’opération SharQc, dont le but était d’éradiquer les Hells Angels au Québec et leurs sections affiliées.

Brouillette était parvenu à échapper aux policiers ce jour-là, mais a été arrêté peu après. Il a été extradé vers le Québec, a plaidé coupable à un chef réduit de complot pour meurtre en 2013 et a été condamné à 11 ans et six mois d’emprisonnement.

Le local de Cabarete a été saisi à la suite de la frappe policière, mais Aurèle Brouillette est demeuré membre des Hells Angels de la République dominicaine maintenant basés dans la capitale, Santo Domingo.

Il est le père de Mario Brouillette, un ancien Hells Angels de Trois-Rivières qui, même s’il ne fait officiellement plus partie du club de motards international, est toujours considéré comme un acteur influent du crime organisé au Québec par la police.

Depuis l’opération SharQc, la collaboration entre la police dominicaine et la police québécoise et canadienne se serait tranquillement améliorée, ont confié à La Presse certaines sources policières ces dernières années.

En 2016 et 2017, des Hells Angels qui s’étaient présentés en République dominicaine avec leur famille pour y passer des vacances ont été refoulés à leur arrivée à l’aéroport.

L’un d’eux, le Hells Angels de la section South Éric Bouffard, s’est même plaint au Commissariat à la protection de la vie privée.

Au cours des dernières années, des motards visés par des enquêtes d’envergure au Québec se sont retrouvés en cavale en République dominicaine.

La République dominicaine est considérée comme une plaque tournante de l’exportation de cocaïne dans le monde, y compris vers le Québec et le Canada.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.