(Montréal) La Cour supérieure a accordé mardi une autorisation d’exercer une action collective contre les Frères de Saint-Gabriel du Canada pour des agressions sexuelles qui seraient survenues entre 1940 et nos jours.

Le cabinet d’avocats montréalais Arsenault Dufresne Wee, qui pilote l’action collective, annonce que le demandeur, un homme maintenant âgé de 67 ans, a obtenu le statut de représentant pour toutes les victimes qui affirmeraient avoir été agressées sexuellement par un bénévole, un employé ou un membre religieux de la congrégation qui est basée sur le boulevard Gouin Est, à Montréal.

L’identité du demandeur est protégée par une ordonnance de cour.

Cet homme soutient avoir été agressé sexuellement par un frère de Saint-Gabriel alors qu’entre 1964 et 1966, il fréquentait l’Orphelinat Saint-Arsène, à Montréal. Il précise qu’à plus d’une dizaine d’occasions, le religieux, qui était l’infirmier de l’établissement, s’est adonné à des attouchements à ses parties génitales alors qu’il était âgé de 11 à 13 ans.

Dans une déclaration transmise par le cabinet d’avocats, le demandeur affirme qu’il a souffert pendant de nombreuses années à cause des agressions et qu’il a même fait une tentative de suicide à l’âge de 24 ans. Il espère que l’éclatement de la vérité lui permette de tourner la page.

Dans l’autorisation d’action collective, la Cour supérieure reconnaît que le demandeur a aussi été affligé par de l’anxiété, des troubles du sommeil, de la culpabilité, de la baisse d’estime de soi et par une consommation abusive d’alcool.

Une liste confidentielle d’agresseurs présumés a été jointe à la demande d’autorisation. Arsenault Dufresne Wee explique que la congrégation en conteste la publication, une demande qui fera l’objet d’un débat devant le juge Sylvain Lussier, de la Cour supérieure, le 12 mars prochain.

La congrégation est représentée par le cabinet d’avocats Lavery, de Billy.

Arsenault Dufresne Wee signale toutefois que toutes les personnes se disant victimes de gestes inappropriés de la part de membres de la communauté des Frères de Saint-Gabriel du Canada peuvent dès à présent le contacter et s’inscrire gratuitement à l’action collective.

L’Orphelinat Saint-Arsène, qui abritait une école primaire et secondaire, a été fondé en 1906 et administré jusqu’en 1976 par la communauté des Frères de Saint-Gabriel du Canada qui s’est établie au Québec en 1888. La partie ancienne de l’immeuble qui était situé sur la rue Christophe-Colomb, dans le quartier Villeray, a été détruite par un incendie dans les années 1970. Le reste de l’édifice et le terrain ont ensuite été achetés par la Ville de Montréal.

Arsenault Dufresne Wee n’en est pas à ses premiers recours du genre. Le cabinet d’avocats rappelle qu’il mène des actions collectives pour agressions sexuelles contre la congrégation de Sainte-Croix et l’oratoire Saint-Joseph, les Oblats de Marie Immaculée, les Clercs de Saint-Viateur du Canada, les Frères des écoles chrétiennes, les Religieux de Saint-Vincent de Paul de même que contre les diocèses de Montréal, Longueuil, Joliette et Québec.