Un ex-employé d’un collège privé de Montréal utilisait des bonbons et du chocolat pour appâter chez lui des fillettes de son voisinage. André Bonneau a reconnu lundi avoir agressé sexuellement six jeunes filles de 1967 à 2018, dont une fillette âgée d’à peine 8 ans pendant de nombreuses années.

« [L’une des victimes] le connaissait depuis longtemps comme quelqu’un qui distribue des friandises aux enfants du bâtiment et chez qui on peut visionner des films », a indiqué à la cour MOlivier Cusson dans les admissions présentées lundi après-midi au palais de justice de Montréal. Une ordonnance de la cour protège l’identité des victimes.

L’homme de 77 ans du quartier Ville-Émard a coupé court à son procès de 10 jours prévu ce mois-ci en plaidant coupable à cinq chefs d’accusation d’agression sexuelle et à un chef d’attentat à la pudeur sur une personne de sexe féminin. « Je ne veux pas faire témoigner des enfants », a déclaré le septuagénaire en reconnaissant sa culpabilité.

André Bonneau a connu sa première victime des années 2000 dès sa naissance, alors qu’ils étaient voisins. À l’âge de 7 ou 8 ans, l’enfant visite André Bonneau pour avoir des sucreries. Lorsqu’elle s’endort sur le divan en regardant la télévision, André Bonneau en profite pour « jouer » avec les parties intimes de la fillette, par-dessus sa culotte.

Au cours des années suivantes, André Bonneau agresse sexuellement la victime à plusieurs reprises. En l’absence de la mère de celle-ci, il donne de l’argent à la sœur de la victime afin qu’elle s’achète des bonbons. Il en profite pour abuser de la fillette.

Les gestes sexuels commis sur l’enfant seront de plus en plus sordides, jusqu’à la fin de son primaire. Une ultime agression survient des années plus tard, alors que la victime a 16 ans et passe quelques jours chez l’accusé.

André Bonneau fait quatre autres victimes dans les années 2010, toujours avec le même modus operandi : il offre des friandises à des fillettes de 8 à 10 ans du quartier et leur touche les parties intimes. Il a plaidé coupable à des accusations par « voie sommaire », donc moins graves, pour ces quatre dossiers.

À la fin des années 60, André Bonneau avait 24 ans. Déjà à cette époque, son intérêt pour les enfants était manifeste, puisqu’il a agressé sexuellement une enfant de 9 ans de 1967 à 1969. Il s’agit du chef d’attentat à la pudeur, qui n’existe plus maintenant.

Lors de son arrestation en 2018, André Bonneau travaillait toujours au collège O’Sullivan de Montréal, un établissement scolaire pour adultes. Il était alors surnommé « monsieur Relations publiques » en raison de son entregent. Il n’y travaille plus depuis septembre 2018.

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André Bonneau

L’avocat de la défense, MOlivier Cusson, a demandé la préparation d’un rapport sexologique en vue des observations sur la peine en janvier prochain. André Bonneau risque une peine de détention « assez longue », a indiqué son avocat. Le récent arrêt Friesen de la Cour suprême a en effet durci les peines imposées en matière de crimes sexuels à l’égard des enfants. MBruno Ménard représente le ministère public.