Quelques secondes avant sa mort, Josiane Arguin s’est mise à crier dans la cour arrière. L’ultime cri à l’aide d’une « femme battue ». Son conjoint et bourreau, Simon Brind’Amour, l’a battue à mort à coups de baguette de billard, s’est débarrassé de son corps dans un sac de hockey mis aux ordures et a eu le culot de rapporter sa « disparition ».

C’est du moins la théorie qu’entend prouver au jury les procureurs de la Couronne MKatherine Brabant et MLouis Bouthillier au procès pour meurtre au second degré et outrage à un cadavre de Simon Brind’Amour. Impassible dans le box des accusés, le Montréalais de 38 ans portait une cravate jaune et une chemise bien ajustée au premier jour de son procès au palais de justice de Montréal.

Simon Brind’Amour aurait tué sa conjointe Josiane Arguin, le 1er septembre 2018, à leur résidence de la rue d’Anvers dans le quartier Parc-Extension. Ce n’est toutefois que deux mois plus tard qu’il a été accusé du meurtre de la femme de 34 ans à la suite de ses aveux, d’abord par textos à une autre ex-conjointe, puis dans un interrogatoire policier.

PHOTO FOURNIE PAR LA POLICE

Simon Brind’Amour

« La preuve va vous présenter qu’après lui avoir enlevé la vie, il a nettoyé le corps de sa conjointe et a éventuellement fait disparaître le corps en le mettant dans un conteneur à déchets, une benne à ordures. À ce jour, malgré les recherches que les policiers vous expliqueront avoir faites, ils n’ont pas été en mesure de retrouver la dépouille de Josiane », a expliqué aux jurés MBrabant dans son exposé introductif.

Simon Brind’Amour aurait d’ailleurs expliqué en détail aux policiers le meurtre de sa conjointe lors de ses aveux aux enquêteurs. Le jury aura d’ailleurs la chance de visionner les sept heures de son interrogatoire pendant le procès présidé par la juge Hélène di Salvo.

« Il va vous expliquer qu’il a battu Josiane à mort avec une baguette de billard. Il va également mentionner avoir lavé le corps, le mettre dans un sac de hockey et va préciser qu’il va, quelques jours plus tard, se débarrasser du corps. Il va vous dire que quelques secondes avant qu’il s’en prenne à Josiane, cette dernière sortait du domicile et allait vers la cour arrière. Selon ses propos, Josiane criait qu’elle était une femme battue. Si on comprend bien, il s’agit des dernières paroles de Josiane », a affirmé au jury MBrabant.

Avant d’en arriver à de tels aveux, Simon Brind’Amour s’est rendu au poste de police pour rapporter la disparition de Josiane Arguin, deux semaines après le meurtre. Selon une déclaration écrite de l’accusé qui sera présenté au procès, il avait affirmé aux policiers que sa conjointe était partie avec l’argent du couple.

Toujours selon la théorie de la Couronne, Simon Brind’Amour a commencé à faire des recherches avec le frère de Josiane dans « certains coins de la ville » pour tenter de retrouver sa conjointe, « laissant croire qu’il souhaitait retrouver Josiane ».

Les proches de la victime viendront d’ailleurs témoigner au procès de ces recherches et de la relation entre Josiane et l’accusé. « C’était une relation dans laquelle il y avait de bons moments et de moins bons moments. Une union qui était récente. Ça faisait 1 an qu’ils étaient ensemble. Vous allez également voir que le couple avait des difficultés, des difficultés reliées à l’argent, à leur problème de consommation ou encore à la garde partagée qu’avait M. Brind’Amour avec ses trois enfants, nés d’une union précédente », a dit au jury MBrabant.

Avant de passer aux aveux devant les policiers, Simon Brind’Amour avait déjà avoué son crime, selon la Couronne. « Le meurtre de Josiane, il l’avait déjà confessé à Sandra Cormier, la mère de ses trois enfants. Elle viendra témoigner. Elle vous relatera les confessions de l’accusé. Une partie des confessions a débuté par un échange de textos », a affirmé au jury MBrabant.

PHOTO PATRICK SANFAÇON. ARCHIVES LA PRESSE

La résidence de Josiane Arguin

Le procès s’est amorcé mercredi avec un technicien en scène de crime du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Simon Brind’Amour est défendu par MMaxime Raymond.