Rabih Alkhalil, membre d’un consortium d’individus qui auraient tenté de prendre le contrôle de la distribution de la cocaïne au Canada au début des années 2010 selon la police, a été condamné à huit ans de pénitencier pour complot d’importation et complot de trafic de cocaïne, lundi, au palais de justice de Longueuil.

En soustrayant la période passée en détention préventive depuis son arrestation en 2013, il reste à Alkhalil cinq ans et 10 mois à purger pour ces offenses.

Rappelons toutefois qu’Alkhalil, 33 ans, purge déjà une peine à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour un meurtre commis à Toronto. Il lui reste également à subir un autre procès en Colombie-Britannique.

Une taupe dans leurs rangs

Au Québec, outre les chefs de complot pour lesquels il a été reconnu coupable, Alkhalil était accusé de trafic de cocaïne au profit d’une organisation criminelle, trafic d’argent, importation et trafic de cocaïne mais il a été acquitté de ces quatre accusations.

L’enquête Loquace de la Sûreté du Québec dans le cadre de laquelle Alkhalil a été arrêté reposait principalement sur la participation d’un agent civil d’infiltration (ACI).

Ce dernier, un membre de l’organisation, agissait sous les ordres de l’un des chefs, Frédéric Lavoie. Il photographiait systématiquement tout l’argent et toute la drogue qui lui passaient entre les mains, et interceptait les messages cryptés de ses complices, avant de tout remettre à la police.

La preuve contre Alkhalil était circonstancielle.

La juge Anne-Marie Jacques de la Cour du Québec a statué que la preuve accumulée contre l’accusé était suffisante pour prouver sa participation à un complot d’importation et de trafic de cocaïne, mais insuffisante pour démontrer qu’il s’était impliqué directement dans une importation, qu’il avait fait du trafic au profit d’une organisation criminelle et qu’il avait bien reçu les nombreuses sommes d’argent dont il était question dans les messages textes ou qui avaient été remises à des courriers, et dont la poursuite affirmait qu’elles lui étaient destinées.

Même si une peine de huit ans a été prononcée contre Alkhalil lundi matin, la Poursuite se réserve toujours le droit d’en appeler du verdict de la juge Jacques.

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