Une mère et ses deux enfants ont été trouvés sans vie dans une résidence de l’est de Montréal, mercredi matin, dans ce qui semble être un triple meurtre.

Le père de la famille, Nabil Ysaad, récemment séparé de la dame, Dahia Khellaf, se serait enlevé la vie la veille. Il s’était récemment fait ordonner par le tribunal de ne pas s’approcher de son ex, qui craignait pour sa sécurité.

Ce sont des policiers du SPVM qui ont fait la découverte.

Vers 8 h, ils se sont présentés à la résidence de la place des Pointeliers, dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, « pour procéder à l’annonce du décès » de Nabil Ysaad aux habitants des lieux, raconte l’agent Manuel Couture, porte-parole du SPVM.

C’était la deuxième tentative des policiers d’aller faire cette annonce à la famille. Comme personne ne répondait à la porte encore une fois, ils ont décidé d’entrer. C’est là qu’ils ont fait cette terrible découverte de trois corps. Celui de la femme de 43 ans et de deux enfants de 2 et 4 ans.

Leur décès a été constaté sur place.

L’enquête des enquêteurs de la section des crimes majeurs du SPVM s’amorce. La police est pour le moment avare de détails.

Selon les registres municipaux, la maison où les trois corps ont été découverts appartient à Nabil Yssaad et Dahia Khellaf, qui ont été enregistrés en tant que propriétaires en avril 2018.

En fin de journée, les techniciens en identité judiciaire ont procédé à l’analyse de la scène afin de recueillir le plus d’informations possible pour aider les enquêteurs à mieux comprendre les circonstances du drame.

L’unité des crimes majeurs du SPVM mène l’enquête. La police a également confirmé qu’une autopsie devait être pratiquée sur les trois corps.

Selon des informations obtenues par La Presse, le décès que les policiers s’apprêtaient à annoncer aux victimes était celui du père de la famille. L’homme se serait suicidé la veille à l’hôpital de Joliette.

Les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont contacté leurs homologues de Montréal, qui se sont rendus à l’adresse de l’homme, place des Pointeliers.

La Presse a aussi pu constater dans des documents judiciaires que l’homme a été accusé l’an dernier de voies de fait armées contre la mère de ses enfants. La semaine dernière, il a été acquitté de ce crime, mais a dû signer un engagement à garder la paix, ne pas posséder d’arme, et surtout, à ne pas s’approcher à moins de 100 mètres de la victime, et ce, pour une période de 12 mois. Il devait respecter des conditions similaires pendant la durée des procédures judiciaires, depuis sa mise en accusation en août 2018.

« La victime a et avait des raisons de craindre pour sa sécurité », peut-on lire dans le procès verbal du dernier passage en Cour du Québec de l’homme, la semaine dernière.

Tempérament distant

Ilyass Oudadsse, le voisin immédiat de la maison où s’est produit le drame, note que la famille a emménagé dans la maison il y a environ deux ans.

« Ils étaient originaires d’Algérie, mais avaient aussi vécu en Allemagne. La mère et les garçons jouaient souvent dehors, ils avaient l’air heureux. Le père, il avait un tempérament distant. Il lui arrivait d’insulter des voisins, dont mon père. Ça détonnait avec le quartier, car tout le monde ici se parle et s’entend bien avec les autres. »

Les policiers se sont rendu « au moins 5 ou 6 fois » au domicile au cours des deux dernières années. « Ils y allaient pour des disputes familiales. Je sais que le père est aussi parti plusieurs fois avec ses enfants », poursuit le témoin.

Un autre voisin, Yann Kedja, était sous le choc mercredi matin.

« Je pense beaucoup à la mère et à ses enfants. On les voyait souvent jouer, surtout l’été, ils nous disaient toujours bonjour. C’est horrible, ce qui s’est passé. On se réveille et il y a des tas de voitures de police dans la rue, alors que c’est toujours calme ici. On croit toujours que ça arrive ailleurs, et puis là, ça arrive ici. »

- Avec la collaboration de Daniel Renaud, Louis-Samuel Perron et La Presse canadienne

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