Des victimes d'abus sexuels viennent de déposer une demande de recours collectif contre le diocèse de Montréal, qu'elles tiennent pour «directement responsable des agressions sexuelles» commises par des religieux.

Les autorités du diocèse et l'archevêque ont «adopté une culture du silence», allègue la poursuite, et ont «échoué à instaurer des règles ou des mécanismes de sécurité ou de supervision pour empêcher leurs subordonnés de commettre des agressions sexuelles».

Une victime du prêtre Brian Boucher, récemment reconnu coupable d'agression sexuelle et condamné à huit ans de pénitencier, demande le statut de représentant de toutes les victimes qui pourraient être incluses dans le recours, pour des abus commis depuis 1940.

Il demande pour lui-même 600 000 $ en dommages moraux et punitifs. Mais le montant des dommages à réclamer devrait faire l'objet d'une évaluation selon la situation de chaque victime, explique la demande.

Parmi les questions qui devraient être examinées par le tribunal, selon la poursuite: les autorités du diocèse «ont-elles tenté de cacher les agressions sexuelles commises par leurs subordonnés ?», et si elles avaient connaissance de ces abus, «ont-elles agi avec diligence pour les faire cesser ?».

Les autorités religieuses et les prêtres savaient ou auraient dû savoir que leurs comportements auraient des conséquences graves pour les victimes, sur les plans physiques, psychologiques et moraux, souligne la demande de recours.

Les autorités du diocèse «ne pouvaient pas ignorer l'ampleur de l'autorité morale, civile et religieuse que leurs subordonnés exerçaient sur leurs paroissiens».

La demande d'action collective a été déposée mercredi et doit être autorisée par un juge pour aller de l'avant.