Les « contrôles de routine » effectués sur la rue par la Police régionale de Halifax ont eu un impact disproportionné et négatif sur la communauté noire, conclut un nouveau rapport qui recommande d'interdire cette pratique controversée, ou de l'encadrer rigoureusement.

Le rapport indépendant indique que les taux de contrôle de routine à Halifax sont parmi les plus élevés au Canada, tout juste derrière ceux de Toronto, et que ce sont les hommes noirs qui sont les plus susceptibles d'être « contrôlés » par la police sur la rue, suivis des hommes arabes et des femmes noires.

L'auteur du rapport, Scot Wortley, professeur de criminologie à l'Université de Toronto, soutient que ces contrôles de routine ont contribué à la criminalisation des jeunes Noirs, mais aussi à l'érosion de la confiance envers la police et tout le système de justice criminelle.

Le rapport de 180 pages, commandé par la Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse, est déposé plus de deux ans après que des données eurent révélé que les Noirs étaient trois fois plus susceptibles que les Blancs d'être soumis à cette pratique controversée à Halifax.

La police soutient que ces contrôles de routine, lorsqu'ils sont menés correctement, peuvent résoudre des crimes et accroître la sécurité publique. Mais certains policiers ont admis que de nombreux contrôles de routine étaient de qualité douteuse, résultat d'un système d'évaluation de la performance et des efforts déployés pour « faire gonfler les chiffres ».

La police soutient aussi que les Noirs à Halifax sont déjà surreprésentés dans les crimes graves et violents, y compris les activités criminelles avec armes à feu et les gangs.

L'Ontario a interdit en 2017 dans certaines situations le « fichage » - une pratique controversée qui s'apparente aux contrôles de routine.