«C’est intolérable, c’est inacceptable», a déclaré le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) après l’agression de deux policiers en civil qui sortaient d’une terrasse, vendredi soir dernier.

«C’est vraiment gratuit, c’est tout à fait gratuit», a martelé Marie-Claude Dandenault, inspectrice à la section de la prévention et sécurité urbaine pour le SPVM. «Ça fait 21 ans que je suis dans la police et c’est la première fois que je vois un cas comme ça où se sont des policiers qui ne sont pas en opération [qui sont attaqués]. Ils étaient sur leur temps.»

À la fin de leur quart de travail au poste de quartier 21, les policiers, deux frères, se sont rendus sur une terrasse près de la place Émilie-Gamelin. À leur sortie du restaurant, un groupe d’individus les auraient interpellés et leur auraient asséné plusieurs coups de poing et coups de pieds.

La scène a d’ailleurs été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux par l’un des assaillants. Celui-ci crie «policier en civil, tu t’es fait craquer». Plus tard, lorsque l’un des deux frères reçoit un coup de poing dans la poitrine, le vidéaste poursuit en disant «put him to sleep» (endors-le).

L’inspectrice Marie-Claude Dandenault a mentionné que six suspects, quatre hommes et deux femmes, ont été arrêtés dans cette affaire. Deux d’entre eux sont mineurs et ils possèdent tous des antécédents criminels. Le SPVM n’écarte pas la possibilité de procéder à d’autres arrestations.

L’une des deux femmes, Mélina Geoffroy, 20 ans, a d’ailleurs plaidé coupable, mardi après-midi, à des accusations de voies de faits causant des lésions. Comme elle a aidé les enquêteurs à identifier les suspects, elle devrait écoper de travaux communautaires, à la suggestion des avocats des deux parties. Le dossier a été remis à la semaine prochaine par le juge. Les autres suspects ont plaidé non-coupable.

«Ça nous inquiète»

Il n’y aurait toutefois pas de liens directs entre les suspects et les deux policiers. «Ce sont des policiers qui travaillent avec les stupéfiants de rue et dans les parcs. Ils sont très visibles, très actifs dans le secteur. Ce sont des policiers qui sont connus», a précisé Mme Dandenault, en conférence de presse.

Les policiers souffrent de nombreuses contusions et de commotions cérébrales. Ils ont reçu leur congé de l’hôpital samedi, mais ils demeurent sous le choc des événements.

«C’est sur que ça nous inquiète […] Ce n’est pas juste une attaque contre les policiers, c’est contre tout le système judiciaire», a dit Mme Dandenault.