La GRC dit avoir retrouvé la trace de millions de dollars en pots-de-vin qui auraient été versés par l'homme d'affaires Tony Accurso dans des comptes en Suisse et aux Bahamas.

Ces nouvelles informations ont été obtenues avec l'aide des autorités des deux pays, reconnus pour l'opacité de leur système bancaire. Elles viennent s'ajouter à la preuve amassée dans le cadre du Projet Coche, une enquête amorcée en 2008 sur la corruption de plusieurs fonctionnaires à l'Agence du revenu du Canada.

« La poursuite de l'enquête à un niveau international permet aujourd'hui de découvrir l'importance des sommes payées, en plus du dépôt de nouvelles accusations », a précisé le corps policier dans un communiqué émis en fin de journée vendredi.

À deux fonctionnaires et un homme d'affaires

Les données reçues sur les comptes offshores révèlent que Tony Accurso aurait versé 740 000 $ à Antonio Girardi et Adriano Furgiuele alors que les deux hommes étaient chefs d'équipe à l'Agence du revenu.

Fiurgiuele était déjà accusé dans cette affaire, mais Antonio Girardi vient s'ajouter à la liste des accusés. Il doit comparaître le 5 décembre.

Les policiers ont aussi découvert qu'Accurso aurait versé 1,9 million dans un compte offshore de l'homme d'affaires Francesco Bruno, cousin de Furgiuele. M.  Bruno aussi était déjà accusé dans cette affaire, mais la preuve des sommes qu'il a reçues dans un paradis fiscal pourra être utilisée contre lui au procès.

« Ces sommes auraient été versées en échange du traitement favorable des dossiers fiscaux des compagnies de M. Accurso, notamment Simard-Beaudry Constructions et Constructions Louisbourg », précise la GRC.

Même si M. Bruno n'était pas fonctionnaire lui-même, le fait de recevoir de l'argent pour faciliter une manoeuvre de corruption impliquant son cousin fonctionnaire peut constituer un crime.

Pour éviter l'impôt

La théorie de la poursuite dans cette affaire est que Francesco Bruno et Tony Accurso auraient tenté de déjouer les vérifications fiscales légitimes de leurs entreprises grâce à la corruption. Ils auraient également signé des ententes de prête-nom en utilisant une personne fictive à l'étranger afin de se soustraire à leurs obligations fiscales.

Depuis le début du Projet Coche, 15  personnes ont été accusées, dont huit anciens fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada. Près de 200  chefs d'accusation ont été déposés.

Photo fournie par la cour

Antonio Girardi