La fin des festivités de la Fête nationale a été entachée par une émeute à Bois-des-Filion où un groupe de 500 fêtards a affronté les policiers pendant près de 4 heures, cette nuit. Reste que la Fête nationale s'est somme toute bien déroulée ailleurs au Québec, malgré les craintes suscitées par le conflit étudiant.

À la fin du spectacle de Bois-des-Filion, plusieurs bagarres ont éclaté entre fêtards. Vers 22 h 15, les policiers ont tenté de disperser la foule, mais ont rapidement été la cible de projectiles. Une pluie de cailloux, de pavés, de bouteilles de bière et même de poubelles s'est abattue sur eux.

Un groupe d'environ 500 personnes s'est alors formé pour observer la scène, boulevard Adolphe-Chapleau, près du parc où avaient lieu les festivités. Plusieurs ont profité du couvert de la foule pour lancer de nouveaux projectiles en direction des policiers.

Débordée, la quarantaine de policiers du Service de police intermunicipal de Terrebonne-Sainte-Anne-des-Plaines-Bois-des-Filion a dû faire appel à une quinzaine de collègues de Laval. Des agents de la Sûreté du Québec leur ont également prêté main-forte.

L'émeute a duré un peu plus de trois heures et demie, et les derniers fêtards se sont dispersés vers 1 h 40. En tout, 22 personnes ont été arrêtées. Elles seront accusées d'avoir participé à une émeute, d'agression armée et d'avoir proféré des menaces à des agents de la paix.

Deux policiers ont été blessés. Le premier a reçu un projectile à la tête, tandis que le second a subi une coupure à la jambe. Les deux policiers ont été transportés à l'hôpital, mais ont rapidement obtenu leur congé.

Le maire de Bois-des-Filion, Paul Larocque, s'est dit déçu de voir la fête organisée par sa ville ainsi entachée, mais a tenu à féliciter les policiers. «On est satisfaits du travail des policiers. Pour nous, ce qui est important, c'est d'assurer la sécurité, et la sécurité était bien balisée. Évidemment, on souhaiterait que ça ne se soit pas produit, mais ça fait partie des risques lorsqu'on regroupe 10 000 personnes qui viennent de partout à travers la région.»

Ce n'est pas la première fois que la Fête nationale tourne à l'émeute à Bois-des-Filion. En 2010, environ 200 jeunes s'étaient rassemblés et avaient confronté les policiers pendant quelque quatre heures. Depuis, la Ville dit avoir pris des mesures pour tenter d'éviter de tels débordements. Une nouvelle révision sera faite pour voir si des améliorations à la sécurité peuvent à nouveau être apportées, a indiqué le capitaine Sylvain Théorêt, de la police de Terrebonne.

Calme à Montréal

Ailleurs au Québec, la Fête nationale s'est somme toute bien déroulée. Le Service de police de la Ville de Montréal rapporte avoir effectué seulement quatre arrestations. «On peut dire que c'est une soirée exemplaire», a commenté l'agent Yannick Ouimet.

À Longueuil, la soirée de dimanche à lundi a aussi été relativement tranquille. Les policiers ont tout de même procédé à huit arrestations durant la nuit. La ville de la Rive-Sud est particulièrement satisfaite de ce bilan, d'autant plus que le conflit étudiant qui s'éternise faisait craindre des débordements. «On ne savait pas à quoi s'attendre, alors on s'était préparés», a indiqué un porte-parole du Service de police de Longueuil, Mark David.

Dans la capitale, le Service de police de Québec juge que les festivités du 23 juin se sont déroulées dans le calme même si ses agents ont procédé à 26 arrestations. Un grave incident a toutefois entaché le bilan.

Les policiers de Québec sont à la recherche d'un jeune homme impliqué dans une violente bagarre, survenue vers 4 h, à la sortie du spectacle sur les plaines d'Abraham. Une discussion animée d'une dizaine de minutes entre deux groupes a tourné à la bagarre entre deux jeunes hommes. L'un d'eux a été projeté au sol, où sa tête a violemment percuté le trottoir. Il a subi une fracture du crâne et perdu beaucoup de sang durant son transport à l'hôpital. Plus de 24 heures après l'altercation, les médecins craignent toujours pour sa vie.