Le comédien Jean-François Harrisson a tenté sans succès de retrouver sa liberté d'ici au prononcé de sa peine, ce lundi, au palais de justice de Montréal.

L'accusé de 36 ans voulait ainsi tenter d'«éviter un certain désastre financier», a-t-il témoigné cet après-midi. «Je voudrais travailler (...) Je n'ai pas d'argent. Je dois arriver à en trouver (avant d'être envoyé en prison)», a-t-il insisté.

Le comédien déchu écopera d'une peine de prison ferme, puisque le code criminel prévoit une peine minimale d'un an de prison pour l'importation de pornographie juvénile.

«Avec votre antécédent de bris de conditions et l'attitude que vous avez adoptée (précédemment), je ne peux pas vous faire confiance», a lancé le juge de la Cour du Québec, Jean-Pierre Boyer, à un Jean-François Harrisson visiblement déçu.

L'artiste déchu possédait une grande collection de pornographie juvénile. Pas moins de 28 000 photos d'enfants nus, dont 19 000 photos illustrant des abus sexuels, ont été trouvées dans son ordinateur. L'accusé de 36 ans a reconnu sa culpabilité à des accusations de possession, distribution et importation de pornographie juvénile il y a un peu plus d'une semaine.

Le pseudonyme de Jean-François Harrisson sur internet était «Soulleglover». Il ne faisait pas que collectionner des photos d'enfants abusés. Il a échangé quelque 548 photos avec un Américain et sept autres avec un Allemand. Il prenait soin de les commenter, toujours selon la preuve révélée en cour.

L'ex-vedette d'émissions pour adolescents à VRAK.TV a été arrêté en mars 2009 à son domicile du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Il avait pu reprendre sa liberté moyennant une caution de 2000$. Il s'était entre autres engagé à se présenter à la cour lorsque requis.

Or, il a omis de se présenter deux fois à la cour. Après son premier manquement, il avait d'ailleurs déposé un montant supplémentaire de 500$ en guise de cautionnement. Cela ne l'a pas empêché de briser ses conditions une seconde fois. Au terme d'un procès d'une journée, il a d'ailleurs été trouvé coupable de ce bris plus tôt cette année.

Son avocat, Me Jean Dury, a plaidé, sans succès, que cette situation était «inhabituelle». «Il a définitivement suivi des conseils inappropriés provenant de gens qui ne sont pas avocats», a indiqué l'avocat, faisant ainsi référence à la période durant laquelle M. Harrisson parlait de lui à la troisième personne. Il se défendait alors seul et répétait souvent: «En tant que représentant autorisé de Jean-François Harrisson...». Ses élucubrations sont définitivement terminées, selon son avocat.

De son côté, la Couronne s'opposait à ce que M. Harrisson retrouve sa liberté puisqu'il n'a pas respecté les conditions imposées par la cour dans le passé. «On a laissé la chance au coureur», a plaidé Me Anne Gauvin. Aux yeux de la poursuite, remettre en liberté l'accusé aurait miné la confiance du public dans le système de justice. Le juge Boyer lui a donné raison.

Jean-François Harrisson reviendra en cour le 4 juillet pour les représentations sur la peine.