Benoit Roberge était un enquêteur respecté. Il a coincé de grosses pointures du milieu des motards criminels. Son arrestation à l'automne dernier a fait l'effet d'une bombe. Mais qui était-il vraiment? À quelle étape sa carrière aurait-elle pu basculer? Après avoir multiplié les entrevues avec d'anciens confrères et proches, La Presse a reconstitué le parcours de ce policier hors norme qui revient devant le tribunal demain. Un portrait de Daniel Renaud et Caroline Touzin

Rêve d'enfance

Sur sa photo de finissants, Benoit Roberge a un air espiègle. La description qui l'accompagne donne une bonne idée des aspirations de l'adolescent au visage enfantin.

« Ce grand blond est à la fois fier et très sportif, ne manque pas l'occasion de toujours vous plaire, vous remarquerez, c'est sûr qu'il a plein de flair », peut-on lire dans l'album de la promotion 1980-1981 de l'école secondaire La Magdeleine, à La Prairie.

« On était ti-culs, et il rêvait déjà de devenir policier. Il a toujours eu ça dans le sang. » 

- Sylvain Benjamin, son meilleur ami d'enfance

À Napierville, le village tranquille de la Montérégie où Benoit Roberge a grandi, son arrestation l'automne dernier a créé une onde de choc.

L'ancien policier de Montréal spécialisé dans la lutte contre les motards criminels est accusé d'avoir vendu des renseignements aux Hells Angels.

Ceux qui le connaissent depuis toujours se posent tous la même question : à supposer que les faits qu'on lui reproche sont prouvés devant le tribunal, comment en est-il arrivé à trahir ses collègues et sa propre famille ?

La Presse a rencontré des proches et d'anciens collègues de celui qu'on soupçonne d'être une taupe pour comprendre son parcours. Les policiers ont requis l'anonymat en raison de la nature de leur fonction.

Le boute-en-train

Benoit Roberge est issu d'une famille de classe moyenne. Il a trois frères et deux soeurs. Sa mère s'occupait de la marmaille, alors que son père enseignait dans un collège privé montréalais.

Le père était autoritaire, mais aimant. Benoit n'a manqué de rien, raconte M. Benjamin, qui a décidé de soutenir son ami malgré ses démêlés avec la justice.

« Ben, c'est le gars jovial, le boute-en-train de la gang. Quand on était jeunes, il était toujours en train d'organiser quelque chose : une game de hockey, de baseball, un party », ajoute un autre ami d'enfance, Christian Bayeur.

Un rêve à portée de main

Au début des années 1980, le jeune homme est accepté en techniques policières au collège de Maisonneuve, à Montréal.

« C'était un étudiant ordinaire, mais un leader né. » 

- Jacques Duscheneau, ancien professeur de Roberge, puis son grand patron à la police de Montréal

Aujourd'hui député à l'Assemblée nationale, Duchesneau se souvient d'un jeune homme extraverti qui prenait toujours la parole au nom de la classe.

Charmeur, un brin manipulateur, il faisait faire ses travaux écrits par des consoeurs de classe, raconte une autre source.

Roberge obtient son diplôme, puis entre à l'École nationale de police de Nicolet. Il fait ses débuts comme policier temporaire à Longueuil et Beloeil, où il restera quelques mois.

Son but : travailler à Montréal. Et il l'atteint très vite. Le matricule 4482 commence comme patrouilleur au poste de Westmount (qui englobe Saint-Henri) en 1985. À l'époque, les Outlaws - gang rival des Hells Angels - sont installés à Saint-Henri. Le jeune patrouilleur passe souvent devant le local de ces trafiquants de drogue. Les motards le fascinent déjà.

Vingt-cinq ans plus tard, alors que le jeune patrouilleur curieux est devenu un expert du milieu des motards criminels, il se targuera d'ailleurs de connaître presque tous les Outlaws « personnellement ».

Tisser sa toile

Dès son entrée en poste, le jeune policier se fait remarquer. Il est enthousiaste et débrouillard. En plus de remplir ses tâches de patrouilleur, il se porte volontaire pour devenir agent « validateur ». Son rôle : vérifier des informations à la demande des enquêteurs. Ses nouvelles fonctions le passionnent.

Le futur spécialiste des motards commence à tisser l'énorme toile que deviendra son réseau de contacts et de sources. Au fil des ans, les petits revendeurs que le policier a connus dans les rues prennent du galon.

Son ancien commandant au poste de Westmount, Gilbert Côté, devient chef de la division du Renseignement de la police de Montréal. Ses locaux sont situés sur la rue Hochelaga, devant le célèbre gym où le chef des Hells Angels Nomads, Maurice Boucher, et ses frères d'armes seront si souvent photographiés des années plus tard.

Côté rapatrie son poulain, qui est promu enquêteur au renseignement en 1990. Il n'attend pas qu'on lui attribue un bureau. Dès les premiers jours, il s'installe dans la salle à café et se met à la tâche.

Il travaille sans relâche à approfondir ses connaissances du milieu des motards. Au tournant des années 1990, les Hells Angels ont décimé les Outlaws, mais un nouveau gang émerge. Roberge voit venir le coup et prévient ses patrons qu'il y aura bientôt des tensions. Ces derniers sont sceptiques.

Le jeune enquêteur demande alors à l'un de ses patrons de l'accompagner dans le stationnement d'un hôtel de la rue Sherbrooke. Il sort son cellulaire et appelle quelqu'un. Un homme se présente quelques instants plus tard en arborant fièrement une veste des Rock Machine. Ses patrons doivent se rendre à l'évidence. Benoit Roberge vient de se faire un nom.

La méthode Roberge

Le 27 novembre 1998, les policiers et les procureurs de la Couronne sont mis K.-O. Au terme d'un procès de deux semaines, le chef des Hells Angels au Québec, Maurice « Mom » Boucher, est acquitté du meurtre de deux gardiens de prison. Sous les acclamations de son gang, il lève le bras en signe de triomphe à sa sortie de la salle de cour.

Ce soir-là, « Mom » et ses frères d'armes vont fêter leur victoire au combat de boxe opposant Stéphane Ouellet à Dave Hilton au Centre Molson.

Benoit Roberge est assis dans les gradins avec l'un de ses amis d'enfance. Alors qu'ils ont les yeux rivés sur le combat, une quinzaine de motards viennent se planter devant eux, pour leur bloquer la vue.

« Ils nous fixaient. C'était clairement de l'intimidation », se souvient cet ami, Christian Bayeur. D'un ton calme, le policier le rassure : « Casse-toi pas la tête avec ça. »

Durant cette période, Roberge est aux premières loges de la guerre sanglante que se livrent les Hells Angels et leurs ennemis regroupés sous le nom de l'Alliance.

Trois ans plus tôt, en 1995, Roberge s'est joint à la fameuse escouade Carcajou créée par le gouvernement en réaction à l'indignation populaire face à la mort d'un garçon de 11 ans tué dans l'explosion d'un véhicule dans Hochelaga-Maisonneuve.

Sur tous les fronts

Roberge est partout. Il se rend sur les scènes des attentats. Il assiste aux funérailles des motards assassinés. 

« Benoit arrivait sur les scènes et examinait la victime ou on lui montrait une photo polaroïd. Tout de suite, il l'identifiait. » 

- Un ancien collègue

Le policier a une mémoire phénoménale. Lorsqu'il se déplace en voiture avec ses confrères, il leur fait faire une véritable visite guidée du milieu criminel, montrant du doigt chaque endroit où un motard a été tué. Il connaît chaque commerce contrôlé par les bandits, dont une pizzeria de l'est de la ville où un certain René Charlebois a commencé sa carrière de trafiquant de drogues.

Le même Charlebois qui est au coeur des crimes reprochés au policier à la retraite 20 ans plus tard.

Roberge a le don de repérer les faiblesses chez les criminels pour ensuite s'acharner à les faire retourner leur veste. « Roberge était un joueur d'échecs. Il voyait venir les coups quatre, cinq ou six coups d'avance. Il identifiait une source et la faisait monter en écartant les individus qui auraient pu nuire à son ascension, en les piégeant, en leur mettant de la chaleur », confie un ancien collègue.

« L'agent provocateur »

Mais Roberge est aussi un « agent provocateur ». Selon l'une de ses anciennes sources criminelles, il n'hésite pas à « envenimer une situation lorsque c'est trop calme ». Parfois, il coule intentionnellement des informations à des médias ou même à un gang de motards pour nuire au camp ennemi.

Il prend les choses à coeur. Il pleure de rage lorsque sa direction tarde à rembourser les dépenses d'une source. « Il était dur à gérer. Il fallait que ça fonctionne comme il voulait, sinon ça finissait en conflit », indique un autre policier avec qui il a travaillé.

« C'était un excessif qui tournait les coins ronds. »

- Un ancien collègue de l'escouade Carcajou

« Dans Carcajou, il était contesté en raison de ses méthodes particulières, mais il avait un réseautage qui faisait sauver beaucoup de temps. On était en situation de crise. Il fallait ramener la paix. Tout était bon », explique un ancien de l'escouade.

Le feu et l'eau

Ses rapports avec son homologue à la SQ, l'expert des motards Guy Ouellette, sont houleux. Roberge est brouillon, alors que Ouellette est méthodique.

En septembre 1998, peu de temps avant que Ouellette témoigne dans la cause d'un Hells à Longueuil, Roberge apprend d'une source que le motard traîne un pistolet dans sa voiture.

Sans prévenir l'expert de la SQ qui est au beau milieu d'un témoignage devant le juge, Roberge fait appel au groupe tactique d'intervention qui trouve l'arme dans le véhicule garé dans le stationnement du palais de justice. Ouellette est hors de lui.

« Ils ne se parlaient pas. C'était l'eau et le feu. Il fallait tempérer et tirer le meilleur des deux », raconte un ancien enquêteur de Carcajou.

En 1998, un conflit éclate entre la SQ et la police de Montréal, si bien que le chef de cette dernière, Jacques Duchesneau, retire ses troupes de l'escouade Carcajou et crée l'escouade HARM (Hells Angels-Rock Machine).

Lors d'une descente dans un populaire bar de la rue Notre-Dame, une quarantaine de motards portant leur veste sont interpellés. Roberge est appelé et les identifie, les uns après les autres.

Comme ses autres collègues de la police de Montréal, Roberge retourne à Carcajou - devenue l'escouade régionale mixte (ERM) - dix mois plus tard lorsque les tensions entre la SQ et le SPVM se dissipent.

Une fois la paix entre les corps policiers revenue, la tâche demeure titanesque : mettre fin à la guerre sanglante des motards qui dure depuis 1994.

Le grand coup

En pleine guerre des motards, Benoit Roberge frappe le plus grand coup de sa carrière.

À l'été 1999, le policier convainc le motard Dany Kane, qui a déjà commencé à infiltrer les Rockers, club-école des Hells Angels, pour le compte de la GRC, de poursuivre l'opération à haut risque avec lui comme contrôleur.

Roberge persuade le criminel de 31 ans de porter des micros lors des réunions de motards, ce qui n'avait jamais été fait. « On savait qu'il avait une super source, mais on ne savait pas qui », explique un collègue de l'époque.

Cette opération d'infiltration mènera à la vaste rafle policière Printemps 2001 qui a permis de mettre sous les verrous les principaux chefs guerriers des Hells et leurs soldats du club-école des Rockers.

Mais Kane ne verra pas les fruits de son travail.

Le samedi 5 août 2000, il se suicide dans sa maison en Montérégie. Roberge tente de le joindre toute la matinée. Il visite plusieurs endroits où sa source avait ses habitudes. Puis la police lui apprend la mort de son informateur. Devant ses collègues, il en pleure de rage.

L'anecdote est racontée dans le livre L'énigmatique Dany Kane : un informateur chez les Hells, écrit par le journaliste d'enquête Daniel Sanger, qui décrit Roberge comme un policier à l'attitude « cowboy ». 

« C'est le genre de policier rebelle comme on en voit dans les films, qui suit plus son instinct que les règles bureaucratiques. »

- Daniel Sanger, journaliste d'enquête

De leur côté, les parents du délateur espèrent que l'arrestation du policier leur permettra d'éclaircir les circonstances de la mort de leur fils. « Dany nous disait qu'il y avait des policiers pires que les Hells », dit sa mère, Gemma, rencontrée chez elle.

MOM, prise 2

7 mai 2002. Palais de justice de Montréal. Cette fois, quatre ans après l'acquittement du chef des Hells au même endroit, c'est au tour des policiers d'être tout sourire.

Au terme d'un second procès, Maurice Boucher est condamné à la prison à vie pour le meurtre des deux gardiens de prison. Roberge n'aurait manqué ça pour rien au monde. « Il y en a certainement qui considèrent que Boucher est allé trop loin et il y a sûrement des confidences sur l'oreiller », dit-il alors à La Presse, comme pour vouloir provoquer des choses.

En privé, peu de temps après, le policier confie à l'un de ses amis d'enfance : « Je n'ai pas le pouvoir ni l'argent de Maurice Boucher, mais j'ai quelque chose de plus important : la liberté ».

Pas de répit pour l'enquêteur

À la même époque, Roberge est de l'équipe d'enquêteurs de l'anti-gang à Montréal qui s'attaquent maintenant aux Bandidos, une bande de motards issue des derniers résistants des Rock Machine et de l'Alliance contre les Hells Angels. L'opération Amigo, qui a lieu en juin 2003, est un succès. Mais la méthode Roberge tire à sa fin.

Le point tournant

Lorsque Richard Dupuis de la police de Montréal est nommé à la tête de l'ERM en janvier 2003, la carrière de Benoit Roberge prend un virage.

Au bout de quelques mois, le nouveau patron découvre que Roberge ne respecte par les règles de contrôle des sources : il les rencontre seul, ne remplit pratiquement jamais de rapport et garde pour lui des informations de première importance.

« Roberge était pour moi un très bon recruteur de sources, mais un mauvais contrôleur. Dans ce métier, un mauvais contrôleur risque de se faire contrôler par ses sources. » 

- Richard Dupuis, expert en enquêtes policières aujourd'hui retraité

En mai 2004, alors que tout le monde recherche le Hells en cavale Paul Fontaine, soupçonné d'avoir commandé les meurtres des gardiens de prison, Richard Dupuis découvre que son policier sait où il se cache. Il décide d'exclure Roberge de l'opération mise en branle pour aller cueillir le motard dans la région de Québec. Il profite du fait que le policier est en vacances pour agir.

La goutte qui fait déborder le vase : Dupuis apprend que Roberge a partagé une bouteille de vin avec un membre en règle des Hells sur la terrasse d'un club de danseuses et lui demande de rédiger un rapport. Son employé refuse avec fracas.

Dupuis montre la porte à Roberge qui se trouve une place à la section des fraudes. Roberge y est malheureux et après quelques mois, il choisit les enquêtes générales au centre opérationnel Est.

La première plainte à laquelle il répond concerne un vol de bouchons de pneus de voiture. Il vit sa déchéance comme un deuil.

« Benoit avait besoin de reconnaissance. Il jugeait qu'il avait fait beaucoup pour la police et il voyait que d'autres, qui avaient fait moins que lui, montaient les échelons, alors que lui faisait du surplace. » 

- Un policier

Roberge est toujours demeuré au grade de sergent-détective.

Après un long purgatoire, Roberge réintègre l'ERM grâce au bon souvenir qu'il a laissé à la SQ. Il se joint au projet SharQc qui, un an plus tard, mènera à la plus vaste opération anti-motards au Canada.

Roberge n'y joue toutefois pas un rôle central. Il témoigne lors d'enquêtes caution. C'est ainsi que sa carrière de policier prend fin.

Bien qu'il ait pris sa retraite de la police officiellement à l'été 2013, Roberge a été nommé à la tête du service du renseignement et de la sécurité à Revenu Québec quelques mois plus tôt. « Il était très fier. Il disait : "Il y a plusieurs patrons au SPVM et à la SQ qui auraient voulu ce job, mais c'est moi qui l'ai eu" », décrit une personne de son entourage.

En septembre de l'année suivante, le Hells René Charlebois s'évade puis se suicide. La police découvre alors le sombre lien qui aurait uni le criminel et l'ancien policier.

La bombe

La nouvelle fait l'effet d'une bombe. Le 5 octobre dernier, la Sûreté du Québec met le paquet pour arrêter une présumée taupe.

Benoit Roberge est coincé par la police grâce à un agent double. L'ancien spécialiste des motards est soupçonné d'avoir vendu de l'information aux Hells Angels pour une somme d'environ un demi-million de dollars.

De 1990 à 2004, Roberge a contrôlé une cinquantaine de sources, selon un témoignage qu'il avait déjà livré en cour. Les policiers et les procureurs de la Couronne avec qui il a travaillé se sentent trahis. Plusieurs se demandent si la vie d'informateurs et d'officiers de justice n'a pas été mise en péril.

Le policier à la retraite de 50 ans est en couple depuis une quinzaine d'années avec une avocate du Bureau de lutte au crime organisé. Le couple s'est marié l'an dernier.

Les procureurs et les policiers qui consacrent leur carrière à lutter contre le crime organisé forment une équipe tissée serré. Par exemple, la juge France Charbonneau, qui préside la commission du même nom, l'a invité à son chalet, du temps qu'elle était encore avocate-conseil pour l'escouade Carcajou, en 1998.

La famille du policier est secouée. 

« Je connais mon frère. S'il s'est mis dans le pétrin, c'est qu'il a une bonne raison. »

- Une soeur de Benoit Roberge

Roberge ne carburait pas à l'argent, selon ses amis. Il ne « flashait » pas. Il magasinait des biens usagés sur les sites de petites annonces. Il s'habillait de manière à passer inaperçu et roulait dans des voitures banales, sauf la BMW X3 qu'il s'est achetée après avoir obtenu son emploi à Revenu Québec. En revanche, certains soulignent qu'il avait tout de même un bateau de 20 pieds acheté 40 000 $ et ne lésinait pas quand venait le temps de mettre la main dans sa poche lors de soirées arrosées. Son chalet de l'Estrie, où les actes reprochés se seraient déroulés, est à vendre pour 310 000 $.

Pas surprenant, mais choquant

Les policiers n'en reviennent pas que Roberge - si on en croit les accusations - se soit fait prendre dans un piège semblable à ceux qu'il a si souvent tendus aux motards.

S'il avait obtenu plus tôt cet emploi à Revenu Québec qui lui procurait enfin une certaine reconnaissance professionnelle, il n'aurait jamais posé les gestes reprochés, pensent ses proches.

Aujourd'hui député, Guy Ouellette n'est « pas surpris de son arrestation ». 

« Si tout ce que les médias rapportent [est] prouvé en cour, il y a de ses patrons et de ses collègues avec qui il a contrôlé des sources qui ont dormi au gaz. »

- Guy Ouellette, ancien policier, aujourd'hui député du PLQ

Tout comme Ouellette, Richard Dupuis n'est « pas surpris », mais « choqué ». Pour sa part, Jacques Duchesneau est étonné et se sent « trahi » par son ancien élève et employé. Il fait un parallèle entre Roberge et le commandant Henri Marchessault, ce policier ripou qu'il a lui-même arrêté pour vol de drogue dans le coffre-fort de la police en 1983.

« Ce sont deux gars qu'on voyait comme des superflics, mais qui se pensaient au-dessus de tout le monde », dit Duchesneau. Il ne doute pas que Roberge soit devenu policier pour les bonnes raisons, mais se demande s'il n'a pas perdu ses repères en cours de route.

« De bonnes personnes vont faire de mauvaises choses si elles perdent leurs repères », conclut l'ancien chef de police.