Des experts juridiques, des politiciens et la juge en chef du plus haut tribunal du pays affirment qu'il est de plus en plus difficile pour les Canadiens à faibles et moyens revenus d'avoir accès aux tribunaux canadiens.

La ministre de la Justice de l'Alberta, Kathleen Ganley, qui assistait à une réunion de l'Association du Barreau canadien (ABC) vendredi, a déclaré aux journalistes qu'il devrait y avoir une révision du programme d'aide juridique de la province puisque le système semble peiner à remplir sa mission.

Elle est d'avis que la province se dirige vers un point de rupture et qu'il est nécessaire d'envisager comment régler la crise.

Selon elle, le service couvre à peine les gens qui vivent de prestations octroyées aux personnes lourdement handicapées.

Elle a précisé que des gens qui étaient au-dessus du seuil d'admissibilité n'avaient quand même pas les moyens de se payer des avocats.

La classe moyenne ne peut désormais plus se permettre des services juridiques et il s'agit d'un défi important, a ajouté Mme Ganley.

« On peut continuer à jeter de l'argent sur le problème, mais c'est une solution qui ne semble pas avoir fonctionné pour nous.»

Les avocats de la défense de l'Alberta demandent plus d'argent depuis que six bureaux régionaux d'aide juridique ont été fermés et du personnel congédié à Calgary, Whitecourt et Lethbridge l'été dernier.

Mme Ganley dit qu'une révision aura lieu, mais qu'il est trop tôt pour dire quand elle sera faite et quels en seront les paramètres.

L'accès aux services juridiques a aussi été soulevé par la juge en chef de la Cour suprême du Canada.

Beverley McLachlin a déclaré aux délégués du congrès de l'ABC que le système faisait défaut à ceux qui en avaient besoin.

« Le financement de l'aide juridique n'est pas disponible pour la plupart des gens et des types de problèmes et le coût des services juridiques et la durée des procédures judiciaires ne cessent d'augmenter », a-t-elle dit.

« Les statistiques démontrent que ceux qui reçoivent de l'assistance juridique pour gérer leurs problèmes ont beaucoup plus de chances d'avoir de meilleurs résultats que ceux qui n'en ont pas ».

Michelle Hollins, la présidente sortante de l'ABC, a annoncé que le groupe serait actif lors de la campagne électorale fédérale, de façon non partisane.

« Nous devons placer des sujets importants comme une justice égale pour tous et nos points de vue sur la législation sur le radar des partis politiques et du public », a dit Mme Hollins.

Il est important de donner une voix aux milliers de Canadiens qui sont laissés pour compte par le système de justice, croit-elle.