Les ensembles de dépistage des drogues actuellement disponibles au Canada ont leurs limites, mais ils peuvent faire partie de la solution pour aider à prévenir des décès comme ceux survenus au Veld Music Festival de Toronto où deux personnes ont trouvé la mort plus tôt ce mois-ci, selon un organisme luttant contre le fléau.

Le groupe Trip Project de Toronto croit que les ensembles de dépistage, lorsque combinés à d'autres stratégies comme la prévention, peuvent rendre la consommation de drogues plus sûre pour les personnes ne pouvant s'abstenir de ce comportement risqué.

«Les gens meurent dans les festivals musicaux. Ce n'est pas une chose que nous devrions accepter», a déclaré Lori Kufner, coordonnatrice de l'organisme financée par la ville.

Elle croit que les ensembles de dépistage des drogues de synthèse pourraient être une façon de réduire les risques, mais elle soutient qu'ils ne sont pas largement utilisés et que quelques personnes qui consomment ignorent leur existence.

«Il y a plusieurs types de drogues qui sont produits et vendus comme étant une autre substance, a-t-elle dit. En achetant de la drogue sur la rue, on n'est jamais certain de ce que c'est. Si vous faites le test et que ce n'est pas la substance désirée, vous pouvez prendre une décision éclairée.»

Selon Santé Canada, toutes les drogues de synthèse sont tout aussi nocives et dangereuses, même dans leur forme dite «pure».

Les autorités tentent toujours de déterminer quelles drogues ont été consommées par une femme de 20 ans et un homme de 22 ans qui sont décédés au Veld Music Festival. La substance a aussi intoxiqué 13 autres personnes. Selon la police, les 15 individus auraient ingéré la même drogue de synthèse vraisemblablement achetée sur le site du festival.

Adrienne Smith, une avocate à l'emploi de la Société Pivot Legal à Vancouver, croit que le fait de simplement condamner l'utilisation des drogues n'est pas la solution. «Les substances illicites sont utilisées lors des fêtes, a-t-elle avancé. La question importante, c'est de savoir comment on gère la situation. Ce que les organismes ont décidé de faire, c'est de reconnaître que la situation existe et de se pencher sur les dangers pour éviter que les gens meurent.»

Les ensembles de dépistage passent cependant «sous le radar», selon Karim Rifaat, le propriétaire de Test Kit Plus, une entreprise montréalaise qui vend des ensembles en ligne. «Plusieurs personnes qui consomment pour le plaisir ne savent même pas que c'est possible de tester les substances», a-t-il commenté.

Il soutient que les ensembles de dépistage ne sont pas fiables à 100 %. «Ce n'est pas aussi bon que d'envoyer la substance au laboratoire», a-t-il dit, mais ils permettent aux individus de se faire une idée quant au contenu de la capsule ou de la poudre en question. La pire chose à faire c'est de consommer si vous n'avez aucune idée de ce que contient la capsule que vous prenez.»

Pour tester une substance, il suffit d'en mélanger une partie - habituellement de la taille d'une pointe de crayon - avec une seule goutte de réactif chimique sur une assiette de vitre ou de céramique et de comparer la couleur que prend le produit avec celles d'un tableau fourni avec l'ensemble.