Les avocats de La Presse se sont présentés devant la Cour du Québec, lundi matin, afin d'initier des procédures visant à protéger d'éventuelles sources journalistiques de Patrick Lagacé.

Le cellulaire du journaliste a été placé sous surveillance par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de l'hiver à l'été dernier. Les policiers ont obtenu la liste de l'ensemble de ses interlocuteurs, ainsi que la possibilité de le géolocaliser avec la puce GPS de son iPhone.

Sébastien Pierre-Roy, qui représente La Presse, a indiqué en marge de l'audience de lundi matin que l'objectif du quotidien était d'éviter que les registres téléphoniques de M. Lagacé ne puissent circuler.

Il fallait «intervenir tout de suite pour agir un peu comme chien de garde et protéger les sources journalistiques éventuelles de M. Lagacé», a affirmé l'avocat. «Théoriquement» les registres téléphoniques et éventuellement les données de localisation du journaliste étaient destinés à «être transmis à la défense une fois les scellés ouverts».

«À ma connaissance, c'est un cas sans précédent, a ajouté Me Pierre-Roy. Je n'ai aucune indication qu'une force de police au Canada est allée aussi loin dans la surveillance d'un journaliste dans le but d'obtenir accès à l'identité d'une source.»

Le procureur de la Couronne présent ce matin, Me Nicolas Poulin, n'a pas voulu commenter le dossier.

Le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Jean-Pascal Boucher a affirmé à La Presse que l'organisation n'avait été ni «impliquée» ni «consultée» avant que le SPVM n'obtienne les mandats de surveillance contre le cellulaire de Patrick Lagacé. 

L'audience sur le fond de l'affaire est prévue pour le 24 novembre prochain.