Quand le parti républicain, réuni en convention à Cleveland, peine à redorer l'image de son candidat à la Maison-Blanche Donald Trump, les démocrates en profitent pour ouvrir un «musée» éphémère sur le milliardaire pour mieux dénoncer ses contradictions.

«On voulait aller en arrière et fouiller les décennies» passées de la vie de Trump, explique un porte-parole du groupe de soutien au parti démocrate American Bridge 21st Century, Kevin McAlister.

Le «musée» occupe le sixième étage d'une ancienne imprimerie près du site de la convention. Ouvert pour l'instant aux seuls journalistes, il sera accessible au public en fin de semaine sur rendez-vous.

L'association American Bridge 21st Century, financée notamment par des syndicats et le milliardaire George Soros, soutien de longue date des démocrates, a passé toute l'année dernière à rassembler des éléments de la biographie de Trump, explique M. McAlister.

L'objectif était de mettre en lumière les contradictions entre les discours du candidat et ses décisions passées, ou encore de rappeler quelques-unes de ses controverses, comme celles sur les femmes.

Des cours de l'université Trump ont ainsi été exposés pour rappeler que d'anciens étudiants ont porté plainte en 2010 contre le magnat, qu'ils accusent de les avoir escroqués.

Cette structure à but lucratif ne délivrait pas de diplômes mais proposait, moyennant finances, des séminaires censés dévoiler «les secrets du succès de Donald Trump», qui se sont révélés être des coquilles vides, selon une des plaintes collectives.

Des photos ont aussi été exposées pour relater un événement avec Miss Univers 1996, Alicia Machado, quand Trump était le propriétaire du concours de beauté. On la voit, sur des images datant d'après son sacre, faire de la gym sous le regard de Trump qui avait publiquement souligné sa prise de poids après le concours.

Mme Machado a confié début 2016 s'être sentie harcelée à l'époque par Trump. «C'est sûr que ce n'est pas quelqu'un de bon», a-t-elle dit.

Parmi les autres souvenirs exposés au «musée» éphémère figurent plusieurs T-shirts, un jeu de société Trump et un costume de sa marque fabriqué au Mexique, quand le candidat critique la délocalisation des emplois américains à l'étranger.

«Ca pue l'hypocrisie», explique M. McAlister en montrant le costume.

REUTERS

Un masque de Donald Trump est accroché sur un mannequin, près d'un mur où sont installées des plaques portant des citations du candidat républicain.