Surfant sur un trait d'humour repris en masse par les internautes américains, Brady Olson alias Deez Nuts a prouvé qu'il était possible de briguer la Maison-Blanche sous un pseudonyme improbable et se plaît à amuser un électorat lassé du bipartisme.

Le pseudonyme Deez Nuts, inspiré d'un «mème» internet, fait mouche dans les tableaux de sondages, réjouissant le jeune garçon pourtant loin d'être en âge de devenir président, fixé à 35 ans aux États-Unis.

Dans les États de Caroline du Nord et du Minnesota, l'adolescent de 15 ans obtient les faveurs de 9 % et 8 % des sondés par le très sérieux institut Public Policy Polling (PPP).

Et dans l'Iowa, où il habite un village d'une centaine d'habitants et s'apprête à entrer en seconde, le candidat enregistré comme indépendant convainc 7 % des électeurs.

«Le fait que j'ai pu remplir un formulaire [de candidature] aussi vague, qui ne réclame même pas de renseigner votre âge [...] montre que n'importe qui peut se présenter», a-t-il déclaré au magazine Rolling Stone. L'adolescent a soumis sa candidature à la Commission fédérale électorale (FEC) le 26 juillet.

L'ascension du candidat a de quoi faire pâlir d'envie certains politiciens aguerris, mais relégués en bas des sondages dans une course à la présidentielle de 2016 où il y a pléthore d'aspirants.

Le candidature de Deez Nuts «reflète simplement à quel point les électeurs sont dégoûtés avec le système actuel des deux partis» démocrate et républicain, explique à l'AFP le directeur du PPP, Tom Jensen.

Le nom «Deez Nuts» n'a pas été inclus dans la liste classique des candidats, précise ce dernier, mais dans la question suivante: «Si les candidats à l'élection étaient Hillary Clinton pour les démocrates, Donald Trump pour les républicains et Deez Nuts comme indépendant, pour qui voteriez-vous?».

En Caroline du Nord, 40 % ont choisi Donald Trump, 38 % Hillary Clinton, 9 % Deez Nuts et 12 % restent indécis.

«Je n'ai vraiment pas envie de voir Clinton, Bush ou Trump à la Maison-Blanche, alors j'essaye juste de me défendre», s'est justifié auprès de Rolling Stone le jeune Deez Nuts, qui entend poursuivre sa campagne «aussi loin que l'Amérique voudra la voir aller».