À quelques jours de l’ouverture d’une consultation publique sur le sujet, Montréal veut avoir l’avis des résidants quant au développement et au financement du transport collectif, qui traverse plus que jamais une crise.

Les citoyens de l’agglomération montréalaise pourront en effet répondre à un questionnaire qui sera mis en ligne ce mercredi sur le site de la Ville. C’est une firme spécialisée qui a préparé le sondage, dans l’objectif de déterminer avec plus de précision le degré d’acceptation de la population envers différentes avenues possibles, notamment en matière de financement.

Un sondage sera d’ailleurs aussi mené par cette même firme auprès d’un « panel représentatif » de la population montréalaise, afin de confirmer ou d’infirmer des tendances.

Tout cela survient alors qu’un groupe d’élus de la Commission sur les finances et l’administration commencera à entendre différents organismes et représentants de la société civile, dès lundi prochain. La consultation sur le financement métropolitain du transport collectif avait d’abord été lancée le 6 mai dernier par une séance d’information et culminera le 14 juin avec l’adoption de recommandations.

Plus que jamais, alors que les dépenses s’annoncent nombreuses et que les revenus tarifaires sont fragilisés par le télétravail, l’objectif est de diversifier les sources de revenus. En 2025, seulement dans le Grand Montréal, le manque à gagner des sociétés de transport est évalué à 561 millions de dollars, mais il bondira l’année d’après à 605 millions, puis à 670 millions et à 700 millions en 2028.

Bon nombre d’options sont mises sur la table pour mieux financer le transport collectif, dont des choix difficiles comme baisser le niveau de service à certains endroits, hausser les tarifs des usagers, imposer de nouvelles taxes aux automobilistes, voire gonfler le compte de taxes des propriétaires.

Montréal réitère que les économies dégagées par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), évaluées à 134 millions en 2024, « ne pourront pas suffire à protéger les investissements prévus pour l’entretien des infrastructures et le développement […] sans mettre à risque l’offre de service ».

Pendant ce temps, la Société de transport de Montréal (STM) s’est aussi engagée à des économies récurrentes de 100 millions sur cinq ans. Mais à la STM, « 85 % du budget est dédié à la livraison de service, laissant ainsi peu de marge de manœuvre supplémentaire », s’inquiète la Ville.

Tout cela survient également alors qu’une hausse des dépenses de l’ordre de 32 % est prévue en transport collectif dans le Grand Montréal d’ici quatre ans, en 2028.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a indiqué sa volonté de s’entendre sur le montant de l’aide gouvernementale pour 2025 d’ici l’été. Elle souhaite au passage s’entendre avec les sociétés de transport pour les deux prochaines années, afin de garantir une certaine « prévisibilité » financière, comme le milieu le réclame depuis un moment déjà.