Un vaste chantier se mettra en branle lundi à la station Saint-Michel, dans l’est de Montréal, au coût de 14 millions de dollars. La Société de transport de Montréal (STM) rénovera l’ensemble de cet espace névralgique du métro, dont l’achalandage grimpera sûrement avec le prolongement de la ligne bleue.

« On va vraiment toucher à tout, à travers sept niveaux d’infrastructures existantes. Ça touche autant le béton que la dalle, les escaliers, les systèmes électromécaniques et de communication, ainsi que certains finis architecturaux et autres éléments de signalétique ou d’éclairage », affirme Alexandre McCallum, directeur de projets à la STM, en entrevue.

Ces travaux entraîneront la fermeture de l’édicule principal, situé du côté est, dès lundi, et ce jusqu’à la fin de l’année 2024. L’édicule secondaire, du côté ouest, devra ensuite être bloqué à son tour jusqu’en novembre 2025. Si on exclut les réparations ponctuelles, ce sera la première grande cure de jouvence pour cette station d’abord inaugurée en juin 1986.

Procéder ainsi permettra surtout de ne pas interrompre, ou même réduire, la fréquence du service à Saint-Michel. Les lignes de bus qui y correspondent, soit les circuits 41, 67, 93, 141 et 188, demeureront aussi en activité aux mêmes heures.

Avec un peu plus de 4,1 millions d’entrants en 2023, c’est la 19e station du réseau – sur 68 – quant à l’achalandage. Et ce chiffre pourrait être appelé à augmenter, la STM prévoyant toujours d’inaugurer cinq nouvelles stations de métro jusqu’à Anjou d’ici 2030. Saint-Michel perdra donc son titre de « terminus » de la ligne bleue, mais gagnera sans doute en nombre de passagers sur le long terme.

Jumeler des contrats

M. McCallum ne cache pas que le chantier à Saint-Michel n’est d’ailleurs pas étranger à celui du prolongement de la ligne bleue, qui est déjà en cours. « Il y a toutes sortes d’analyses qui sont faites pour planifier l’ordre des travaux et voir s’il y a des possibilités de jumeler certains contrats, ou encore de les placer dans le temps pour s’arrimer avec le prolongement », explique-t-il.

« Il y a beaucoup d’autres choses à prendre en compte », ajoute le directeur de projets, qui rappelle qu’un nouveau système de contrôle des trains doit être mis sur pied sur la ligne bleue d’ici 2029. Le projet, évalué à 217 millions selon le contrat rendu public en février, permettra concrètement de gérer de façon plus efficace l’espacement entre les trains, le contrôle de la vitesse et les changements de voie.

Un poste de district sera également construit dans les prochaines années à proximité de l’édifice principal de Saint-Michel. La STM compte présentement sept de ces postes, où on trouve les équipements nécessaires à l’alimentation électrique du métro. Plusieurs autres seront construits d’ici 2030 en raison de « la nouvelle demande en énergie » qui est requise avec le prolongement de la ligne bleue.

N’empêche, des jalons importants du calendrier de prolongement de la ligne bleue ont été reportés, dans les dernières semaines, en amont de la clôture du plus important appel d’offres du projet. Ces délais, qui s’ajoutent à d’autres, soulèvent des interrogations quant à la possibilité d’inaugurer les cinq nouvelles stations de métro en 2030, l’objectif toujours prévu « pour l’instant ».

La STM a notamment accepté de donner davantage de temps à l’entrepreneur qui s’attaquera au perçage du tunnel de 6 kilomètres.

41 d’ici 2030

Pour le moment, on ignore encore si Saint-Michel deviendra à court terme accessible pour les personnes handicapées, avec l’ajout d’un ascenseur. La STM poursuit toujours sa cible d’atteindre 41 stations universellement accessibles d’ici 2030 ; on en compte 27 actuellement.

On est dans une phase de préparation de nos demandes de financement. Ça devrait être déposé dans les prochains mois. On parle de 10 à 12 stations dans les prochaines phases qui vont le devenir.

Alexandre McCallum, directeur de projets à la STM

Tout cela survient alors que les infrastructures de la STM sont plus que jamais vieillissantes. En fait, la société évalue que d’ici 2030, 93 % de ses infrastructures auront atteint plus de 40 ans de durée de vie utile.

Des investissements de 21,1 milliards sont inscrits au dernier Programme des immobilisations de la STM pour moderniser ses réseaux de bus et de métro. C’est à même cette somme que l’organisation puise pour rénover et ajouter des stations, mais aussi des trains, des autobus ou encore des débarcadères.