Le refuge pour sans-abri de l’Hôtel-Dieu de Montréal va graduellement fermer dans les prochains mois, a indiqué mardi le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.

La fermeture, « c’est quelque chose de prévu », a-t-il dit dans un couloir de l’Assemblée nationale. « On a souvent dit que 180 individus, c’est beaucoup pour la cohabitation. […] La capacité va être diminuée graduellement et tout le monde va être relocalisé. »

« On ne veut pas que personne ne retourne à la rue, ça, c’est clair », a-t-il ajouté.

Plus tôt en journée, la Mission Old Brewery a expliqué que l’entente qui lui permet d’accueillir près de 200 personnes vulnérables dans l’ancien hôpital de la rue Saint-Urbain arrive à échéance dans les prochaines semaines.

« Le financement actuel est jusqu’au 31 mars », avait indiqué Marie-Pier Therrien, directrice des communications d’Old Brewery. « On n’a pas eu de confirmation sur la suite. »

En entrevue, Mme Therrien avait évoqué la possibilité qu’il n’y ait « pas de nouvelles admissions à compter du 31 mars », avec une fermeture en juillet. « On commencerait à faire une transition vers d’autres sites, une relocalisation progressive », a-t-elle ajouté, soulignant qu’il était certain que le refuge ne fermerait pas de façon brutale en jetant ses résidants à la rue.

Un refuge temporaire

Le refuge de l’Hôtel-Dieu avait été inauguré pendant la pandémie de COVID-19 pour accueillir les itinérants qui devaient être placés en isolement. Il est ensuite devenu l’un des plus importants refuges d’urgence à Montréal.

Questionné par La Presse il y a deux semaines sur la possibilité que le refuge de l’Hôtel-Dieu ferme ses portes, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud de Montréal s’était contenté d’affirmer qu’il ne « prévoit pas la fermeture ou la diminution du nombre de lits d’hébergement d’urgence dans la région de Montréal ».

Mardi, le message avait changé. « Ouvertes dans le cadre de la pandémie, les places d’hébergement d’urgence dédiées aux personnes en situation d’itinérance et offertes à l’ancien Hôpital Hôtel-Dieu représentaient une mesure temporaire, a indiqué l’organisation. La transition de ce refuge est discutée avec [les organismes communautaires] depuis plusieurs mois, question de donner le temps aux organismes de se préparer. »

Robert Beaudry, responsable du dossier de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal, a affirmé savoir « qu’il y a une volonté de reprendre les locaux pour d’autres usages » à l’Hôtel-Dieu. « C’est une ressource temporaire. Pour nous, on était toujours dans une réflexion à moyen terme sur les alternatives. »

« Notre objectif, c’est de ne pas voir décroître le nombre de places », a-t-il ajouté.

L’Hôtel-Dieu appartient actuellement au CHUM, qui est en train d’en transférer la propriété au CIUSSS.