À la différence de Montréal et de Québec, la Ville de Longueuil continuera de tolérer les campements de sans-abri sur son territoire, a indiqué lundi la mairesse Catherine Fournier.

« Évidemment que ça nous touche, évidemment que je vois également tous les citoyens et les citoyennes de Longueuil qui trouvent que ça n’a pas d’allure. Je partage cet avis. Mais en même temps, il y a des gens pour lesquels c’est un choix de vivre dans ces campements ou qui se font refuser [dans les refuges] », a dit l’élue en conférence de presse.

Les refuges de la municipalité ne sont pas nécessairement suffisants pour loger la quinzaine de personnes qui habitent toujours dans des tentes à l’heure actuelle, rendant contre-productifs les démantèlements. Longueuil estime compter entre 200 et 1000 sans-abri.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier

« On considère que si on n’est pas en mesure de loger les personnes en situation d’itinérance, on ne peut pas démanteler les campements, a dit Mme Fournier. On privilégie un accompagnement. » La mairesse a toutefois précisé que des tentes spécifiques pouvaient être déplacées ou démantelées en cas d’« atteinte à la sécurité publique ».

De l’avis de Mme Fournier, Longueuil aurait besoin d’une injonction d’un tribunal pour démanteler un campement.

Déménagement d’un refuge

La mairesse de Longueuil présentait lundi le plan d’action de la Ville en matière de lutte contre l’itinérance.

Premier défi à surmonter : le déménagement de la Halte du coin, un refuge d’environ 25 places installé dans une église du Vieux-Longueuil où doit commencer un chantier de transformation en mai. La Ville cherche toujours un lieu de destination pour cet organisme.

À moyen terme, Longueuil veut aussi mettre en place un projet-pilote dans ses bibliothèques en lien avec l’itinérance, ainsi que s’assurer du financement continu de son programme de formation pour les policiers.

Par ailleurs, Mme Fournier a aussi exprimé le souhait d’accueillir sur son territoire une installation de consommation supervisée de drogue, à condition que celle-ci soit mobile (dans un autobus adapté, par exemple).

« Tout est une question d’équilibre. C’est sûr que notre préoccupation principale sur ce plan-là, ça va être l’acceptation et la cohabitation sociales », a dit la mairesse.