L’opposition officielle veut convoquer l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) devant le conseil municipal, afin que l’organisme s’explique sur les possibles compressions en transport collectif, mais aussi sa gestion du déficit et ses efforts pour dégager de nouvelles sources de revenus.

« Il y a encore énormément d’incertitude dans l’air. On a besoin d’avoir le plan de match de l’ARTM. On veut juste s’assurer que la gouvernance et la gestion sont optimales et que le citoyen a le meilleur service possible au meilleur prix », affirme la mairesse de l’arrondissement de Montréal-Nord, Christine Black.

Dans une motion qui sera déposée au prochain conseil municipal, le 20 novembre, elle affirme que la Ville a injecté cette année quelque 667 millions dans l’ARTM, ce qui équivaut à 10 % du budget municipal.

Plusieurs questions restent toutefois en suspens, déplore l’opposition, la première étant l’avenir du service en raison de l’offre de 265 millions confirmée mardi par Québec. Avec moins de 300 millions, les villes du Grand Montréal avaient dit craindre la fermeture du métro après 23 h, mais aussi les réductions de trajets d’autobus et des mises à pied de chauffeurs.

« On trouve ça vraiment dommage. C’est soit il y a des coupes dans les services, soit ça pourrait avoir un impact sur la taxation », a d’ailleurs regretté la mairesse de Montréal, Valérie Plante, aussi présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), en réaction à l’offre « insuffisante » de Québec.

Christine Black, elle, affirme avoir « bien entendu la ministre des Transports dire qu’elle n’épongerait pas les déficits chaque année ». « Ça veut dire qu’au-delà de cette année, il faut savoir ce qu’est le plan pour 2025, 2026 et ainsi de suite », persiste-t-elle.

Ensemble Montréal déplore aussi n’avoir peu de nouvelles quant au plan « d’optimisation » des dépenses qu’avait présenté l’ARTM le printemps dernier, en disant vouloir « mutualiser des services » au sein des quatre grandes sociétés de transport de la métropole. La création de bus « métropolitains à haute fréquence » avait par exemple été évoquée.

Mais depuis, « il n’y a pas eu de développements », soutient l’élue, qui s’en prend aussi globalement au « niveau de transparence » de l’ARTM. « Le conseil d’administration est la majorité du temps à huis clos, les citoyens ne peuvent pas aller poser des questions. Pour vous donner une idée, on a cherché combien d’employés il y avait et on n’arrive même pas à trouver l’information. C’est très opaque comme type de gouvernance », affirme la mairesse d’arrondissement.

Son parti invite l’administration Plante à appuyer la motion qui sera présentée le 20 novembre prochain. Si elle est adoptée, « nous procéderons rapidement » pour convoquer l’Autorité, assure Christine Black, qui se dit néanmoins consciente que l’adoption du budget 2024 occupera déjà une bonne partie des débats.