Des élèves portant des sacs à dos indiquant la vitesse des automobilistes aux abords des écoles feront leur apparition dans les rues de la métropole, a annoncé mardi le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Ces « radars vivants », qui ont déjà été testés ailleurs, par exemple à Laval, Longueuil, Bromont et Rivière-du-Loup, seront utilisés pour la première fois à Montréal ce mercredi matin, près d’une école de l’avenue Christophe-Colomb, dans le quartier de La Petite-Patrie.

Un radar installé sur un trépied transmettra la vitesse des automobilistes au panneau que portera l’enfant sur son sac à dos, a expliqué Stéphane Desroches, chef de la Section de la sécurité routière du SPVM, mardi matin en conférence de presse aux abords d’une école de l’arrondissement du Sud-Ouest.

« Ça se fera sous la supervision de policiers pour que ce soit sécuritaire, précise-t-il. C’est une opération préventive, mais qui pourrait aussi avoir un volet répressif. Je suis persuadé que le conducteur qui va voir la lecture de vitesse sur le sac à dos sera conscientisé. »

Le SPVM a acheté quatre de ces sacs à dos.

Ces outils font partie de la série de mesures adoptées par la Ville pour inciter les automobilistes à conduire prudemment dans les secteurs scolaires, en cette période de rentrée.

M. Desrochers a rappelé les données révélées il y a quelques semaines par l’Association des directeurs de police du Québec, indiquant que 71 % des automobilistes au Québec ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h en zone scolaire.

Sécurisation des voies

Comme la vitesse est grandement influencée par les aménagements urbains – les rues plus larges incitent les automobilistes à accélérer –, Montréal poursuit aussi son programme de sécurisation des voies de circulation près des écoles en investissant 10 millions dans 30 nouveaux projets pour l’année 2023.

Ce programme prévoit l’élargissement des trottoirs et l’ajout de saillies afin de rétrécir les rues, l’aménagement de débarcadères aux entrées des écoles, l’installation de dos d’âne et l’ajout de feux de circulation comportant une période réservée aux piétons, a détaillé la mairesse Valérie Plante, espérant que ces mesures inciteront les automobilistes à lever le pied.

« Les policiers ne peuvent pas être à chaque intersection, c’est impossible », a souligné Mme Plante.

Parallèlement à ces initiatives, Montréal réitère ses demandes auprès du gouvernement du Québec pour l’installation de radars photo dans les rues de la métropole. La mairesse avait déjà affirmé qu’elle souhaitait l’ajout d’une soixantaine de ces appareils.