L’abattage à l’arbalète des cerfs du parc Michel-Chartrand, à Longueuil, pourra aller de l’avant, vient de décréter la Cour supérieure.

« La Ville [de Longueuil] et le MFFP [ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs] ont tout mis en place afin que l’opération de chasse contrôlée à l’arbalète s’exécute dans le respect de la sensibilité des cerfs permettant qu’il soit mis fin à leur vie d’une manière aussi douce et rapide que possible », écrit le juge Bernard Jolin dans sa décision rendue jeudi, en rejetant la demande des opposants à l’opération d’abattage.

Le groupe Service Sauvetage animal et la citoyenne Florence Meney avaient déposé, l’année dernière, une demande en justice pour empêcher la Ville de Longueuil de procéder à cette opération, destinée à réduire le nombre de cerfs dans le parc.

La prolifération de ces animaux dans le parc, très fréquenté, entraîne une dégradation de la végétation et représente un danger pour la sécurité routière, selon la Ville, qui a obtenu en août 2022 un permis du MFFP pour tuer un maximum de 100 cerfs.

L’automne dernier, la Ville estimait leur nombre à 108, sur un territoire de moins de deux kilomètres carrés. Elle souhaitait n’en laisser qu’une quinzaine en vie.

La mairesse Catherine Fournier a réagi par communiqué, en indiquant que, maintenant que le jugement a été rendu, la Ville irait de l’avant avec l’abattage.

« Nos équipes reprendront le travail pour mener à terme l’opération de réduction du cheptel et ainsi rétablir l’équilibre écologique du parc Michel-Chartrand, tel que nous l’avons entrepris dans les semaines suivant notre entrée en fonction à l’hôtel de ville, à l’automne 2021 », a-t-elle indiqué.

« L’état du parc Michel-Chartrand continue de se dégrader rapidement en raison de la surpopulation de cerfs, ce qui inquiète les citoyennes et les citoyens, en plus des enjeux de sécurité routière inhérents aux abords du parc », a déclaré Jonathan Tabarah, conseiller municipal du secteur et vice-président du comité exécutif de la Ville de Longueuil, dans le même communiqué.

Le feuilleton des cerfs de Longueuil a commencé il y a trois ans, lorsque des citoyens se sont opposés à la décision de la Ville de tuer les animaux en surnombre, estimant qu’il s’agissait de cruauté.

Les opposants prônaient plutôt un déplacement des cerfs, mais des experts ont rejeté cette solution, en soulignant que les bêtes risquaient de ne pas survivre à une telle opération.

La présence de cerfs en trop grand nombre cause des problèmes à plusieurs endroits, notamment dans l’est de l’île de Montréal, où des experts estimaient, en mars 2021, qu’il y avait 50 bêtes de trop.

Dans le parc national des Îles-de-Boucherville et dans celui du Mont-Saint-Bruno, en Montérégie, plusieurs centaines de cerfs devront aussi être abattus. La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), qui gère les deux parcs, attend que le gouvernement du Québec modifie la réglementation sur les activités permises dans les parcs nationaux pour autoriser l’utilisation d’armes ou d’engins de chasse pour contrôler les populations animales, afin d’assurer la conservation de la biodiversité.

Le 28 juin dernier, un communiqué du gouvernement du Québec annonçait que ces modifications au règlement entreraient bientôt en vigueur.