Le cœur du Quartier chinois de Montréal vient d’être classé comme site patrimonial, renforçant la protection de plusieurs édifices centenaires qui s’y trouvent.

C’est le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, qui l’a décidé, citant la nécessité de protéger le « seul Chinatown historique significatif préservé au Québec et dans l’est du Canada ».

« En accordant une protection à ce site patrimonial, le ministre de la Culture et des Communications reconnaît la grande valeur patrimoniale de ce secteur et contribue à la préservation et à la transmission aux générations futures », ajoute le communiqué du gouvernement du Québec.

La zone classée comprend neuf immeubles, surtout situés le long de la rue De La Gauchetière, entre les rues Saint-Urbain et Jeanne-Mance. Elle comprend notamment l’église de la Mission-Catholique-Chinoise-du-Saint-Esprit, qui date de 1834, l’ancienne manufacture de cigares S. Davis and Sons, transformée à la fin du XIXe siècle, et l’édifice de l’École-Britannique-et-Canadienne-de-Montréal, qui date de 1826.

Une arche de pierre qui marque l’entrée ouest du Quartier chinois est aussi classée.

« En reconnaissant l’importance patrimoniale du Quartier chinois, nous souhaitons non seulement protéger et mettre en valeur notre histoire, mais aussi souligner la contribution des communautés chinoise et asiatique à la richesse historique et culturelle de la métropole », a réagi la mairesse Valérie Plante sur les réseaux sociaux.

La construction récente d’immeubles contemporains en hauteur à l’entrée sud du Quartier chinois, sur le boulevard Saint-Laurent, a alerté les défenseurs du patrimoine dans les dernières années.

« Chaque nouveau projet altère le Quartier chinois. On est en train de le gruger pièce par pièce, dénonçait ainsi Jonathan Cha, membre d’un groupe de travail municipal sur l’avenir du secteur. Si ça continue, dans quelques années, les gens n’auront plus de raison de venir ici. Le quartier aura perdu son identité. »