On croyait le projet moribond, mais l’extrémité ouest de la « ligne rose » devrait enfin progresser à l’automne : des options de tracés et de modes seront divulguées en septembre par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui lorgne l’emprise ferroviaire de la rue Victoria à Lachine.
L’organisation dit vouloir prendre le temps nécessaire pour planifier adéquatement ce nouveau réseau, promis il y a six ans par Valérie Plante. Une contribution fédérale de 800 millions est d’ailleurs acquise depuis 2019.
« On voit d’autres projets actuellement qui tentent de faire des mises en service. Cette étape-là où on passe de la planification, à la réalisation, à la mise en service, elle est critique », a temporisé Patrick Charpentier, directeur de projet à l’ARTM, en entrevue. « Ça prend souvent plus que sept ans à planifier ces projets-là, parfois dix ans. Ce sont des projets qui sont importants. »
Deux solitudes
M. Charpentier et le reste de son équipe à l’ARTM ont passé les deux dernières années à étudier les besoins de transports en commun du « grand sud-ouest », le territoire que doit desservir le nouveau système. L’administration Plante aimerait qu’il prenne la forme d’un tramway.
Premier casse-tête : la division de ce « grand sud-ouest » entre la partie perchée au sommet de la falaise Saint-Jacques (Westmount, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et Montréal-Ouest) et la zone qui se trouve à son pied (Verdun, LaSalle et Lachine). Les deux zones sont bien différentes et peu de personnes se déplacent entre elles. « On voit qu’il n’y a pas nécessairement d’interactions entre la partie haute et la partie basse », a expliqué M. Charpentier.
Autre enjeu : « oui, il y a beaucoup de déplacements qui se dirigent vers le centre-ville, mais il y a également une demande importante à l’intérieur même de ces secteurs-là », a expliqué Simon Boiteau, responsable des communications de l’ARTM. Une demande actuellement largement comblée par l’automobile.
La rue Victoria, « très intéressante »
Le directeur de projet Patrick Charpentier n’a pas voulu s’avancer sur les modes ou les tracés du nouveau projet. En septembre, il en soumettra toute une palette à l’opinion publique. « Entre deux et dix », tant pour les modes que pour les tracés.
Pour l’instant, tout est sur la table. Même la possibilité de prolonger la ligne verte du métro à l’ouest du terminus Angrignon n’est pas écartée. « Toutes les possibilités sont encore, à l’étape actuelle, considérées », a indiqué M. Charpentier, qui souligne toutefois – quand on évoque ce scénario – l’importance de prendre en compte les coûts lorsqu’on planifie un tel projet.
Mais Valérie Plante semble avoir une longueur d’avance sur les consultations publiques. « Ce sera sur Victoria, ça va entrer en plein milieu du quartier, ça va desservir la population de Lachine parce que c’est absolument essentiel si on veut densifier », a affirmé la mairesse début juin, en évoquant le projet de redéveloppement de Lachine-Est. Son administration privilégie « sans contredit » l’option du tramway.
Patrick Charpentier n’a pas voulu s’avancer sur ces commentaires, sinon pour confirmer que « l’axe Victoria est un axe qui est très intéressant ». Cette rue, « très large », accueille déjà une emprise ferroviaire sur plusieurs kilomètres. Elle se continue dans la rue Bouchard.
« On fait les bonnes choses aux bonnes étapes », a-t-il ajouté.