Les usagers de la Société de transport de Laval (STL) peuvent depuis mercredi payer leur entrée dans l’autobus par carte de débit Interac, sans contact. Il s’agit d’une première dans la province, mais on ambitionne d’élargir la mesure partout dans la métropole d’ici peu.

« Nous croyons que cette nouvelle option de paiement apportera une réponse à l’un des freins à l’utilisation du transport collectif : l’achat de titres », explique la présidente du conseil d’administration de la STL, Jocelyne Frédéric-Gauthier.

Les nouveaux terminaux installés dans les autobus lavallois permettront à l’usager de taper sa carte bancaire ou son téléphone, voire sa montre intelligente, s’il y a enregistré ses informations bancaires, puis d’entrer dans le bus. Pour l’instant, avec cette technologie « sans contact », on ne pourra toutefois acheter qu’un titre unitaire, et non des abonnements à plus long terme.

Une correspondance sera possible à l’intérieur d’une période de deux heures, comme c’est déjà le cas avec les cartes OPUS. Il suffira de retaper la même carte ayant été utilisée pour payer.

Pour la STL, il s’agit d’un autre jalon dans la modernisation des services, l’organisation offrant déjà depuis plusieurs années la possibilité de payer avec sa carte de crédit dans certains de ses autobus. Depuis mars 2022, il est possible de le faire dans tous les autocars. Ailleurs au Québec, il est possible de payer par débit et crédit, notamment à Sorel-Tracy, mais il s’agit encore de projets pilotes.

Vers un nouveau record

L’an dernier, 337 000 déplacements ont d’ailleurs été payés par crédit sur le réseau lavallois, soit « le double de 2019, avec 168 530 déplacements », affirme la Ville. « Tous nos indicateurs pointent vers un nouveau record en 2023 puisqu’on compte déjà à ce jour plus de 200 000 déplacements payés par carte de crédit. Depuis 2017, le total global se rapproche du million, avec plus de 871 000 déplacements », ajoute-t-elle.

Depuis ce mercredi, tous les autobus sont maintenant équipés de terminaux « nouvelle génération », acceptant autant la carte de débit que de crédit, ainsi que les téléphones et les montres intelligentes.

Le paiement par débit était en phase de rodage depuis quelques semaines. Laval a recensé « 300 déplacements par jour acquittés par débit, ce qui porte la proportion des paiements par carte bancaire (crédit ou débit) à 25,7 % de tous les achats de titres unitaires ». Ce ratio était à peine de 9 % en 2019.

Pour la DG de la STL, Josée Roy, le constat est clair. « La popularité du paiement sans contact est indéniable et en croissance constante depuis ses tout débuts. Il apporte un argument supplémentaire pour choisir le transport collectif, et une solution de dépannage simple et rapide pour les déplacements non planifiés. »

À quand la STM ?

Pour l’heure, aucune autre société de transport québécoise n’offre ces options pour payer. D’ici 2025, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) veut toutefois que le paiement ouvert soit intégré dans le métro montréalais et le réseau de bus de la Société de transport de Montréal (STM).

Un projet pilote a déjà été tenu et s’était révélé satisfaisant. Le porte-parole de la STM, Philippe Déry, rappelle que « les nouveaux valideurs déployés dans l’ensemble de nos bus il y a quelques années ont la capacité physique pour permettre le paiement ouvert par carte bancaire physique ou virtuelle ». Autrement dit, il reste seulement « à déployer l’infrastructure logicielle », note-t-il.

« Je suis fier qu’à Laval, on puisse donner l’exemple en ce sens », s’est réjoui mercredi le maire de la municipalité, Stéphane Boyer, en jugeant que la mesure permettra à terme « d’augmenter l’utilisation du transport collectif » sur la Rive-Nord.