Avec 885 véhicules en plus d’ici l’automne, Communauto tente une nouvelle approche pour lutter contre le manque d’espace, a appris La Presse. L’entreprise d’autopartage annoncera ce vendredi la création de 90 nouvelles « stations-zones » devant permettre aux usagers de rendre les véhicules réservés dans de plus larges périmètres.

Ce qu’il faut savoir

  • 90 nouvelles « stations-zones » seront réparties à travers 10 arrondissements, à raison de 500 mètres sur 500 mètres.
  • Communauto prévoit ajouter 710 véhicules d’ici la fin de l’été, et 175 autres à l’automne, pour un total de 885 nouveaux véhicules.
  • Le territoire « FLEX » sera de son côté étendu aux secteurs Lachine et Montréal-Nord, jusqu’au cégep Marie-Victorin.

« Ça devrait nous permettre de mieux équilibrer l’offre et la demande », résume à ce sujet le président de l’organisation, Benoit Robert, en entrevue.

Depuis quelques années, dit-il, le manque d’espaces et de stationnements empêchait les équipes de Communauto d’acquérir davantage de véhicules en stations. Très appréciés de la clientèle, ces derniers peuvent être réservés jusqu’à un mois d’avance, contrairement aux voitures « FLEX », qui peuvent être stationnées dans la rue et réservées de façon instantanée, sur l’application mobile.

En pleine croissance – aujourd’hui, 12 % de la population montréalaise est abonnée à Communauto –, l’entreprise a donc fait le constat qu’il fallait « innover » autrement. « Chaque année, on sait qu’on doit ajouter des centaines de nouveaux véhicules pour répondre à la demande », illustre le vice-président, Marco Viviani.

Soit on trouvait de nouvelles façons de les distribuer, soit on n’y arrivait tout simplement pas.

Marco Viviani, vice-président de Communauto

Une entente est donc intervenue avec la Ville afin de créer un projet pilote de « stations-zones », dans lesquelles on pourra garer son véhicule directement dans la rue, à la manière d’un « FLEX », y compris dans les espaces réservés aux résidants avec vignettes. Faisant 500 mètres sur 500 mètres en moyenne, ces 90 espaces élargis se situeront dans divers arrondissements, au moins jusqu’en novembre 2023.

Dans le Plateau-Mont-Royal, où on avait testé le tout à petite échelle il y a quelques mois, on retrouvera 21 de ces zones. Dans Rosemont–La Petite-Patrie, ce sera 11 zones et dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, 7. Les arrondissements de Ville-Marie, du Sud-Ouest, de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, de Verdun, d’Ahuntsic-Cartierville et d’Outremont se joindront ensuite au projet.

« Montréal est heureuse d’être un acteur de premier plan en matière de développement de l’autopartage », s’est réjouie la responsable des transports de la Ville, Sophie Mauzerolle. Dans une déclaration, elle affirme que le projet « offrira une réponse à la hauteur des attentes et des besoins grandissants des usagers ».

Un parc qui s’agrandit, mais…

Quelque 710 véhicules Communauto en plus seront déployés cet été à Montréal. En ce moment, 148 sont déjà arrivés et 157 sont « en attente » chez le concessionnaire. Les autres arriveront graduellement pendant l’été. Sur ces 710 voitures, 660 seront en station fixe, et 50 en mode « FLEX ». On prévoit réserver environ 350 de ces véhicules aux nouvelles « stations-zones ».

Au terme de l’été, l’entreprise s’attend donc à disposer d’un peu plus de 3500 véhicules. Puis, au cours de l’automne, 175 voitures supplémentaires seront ajoutées, soit en tout 3685. La barre des 4000 véhicules pourrait ensuite être franchie, plus probablement en 2024.

Cela dit, plusieurs défis pourraient compliquer l’acquisition du nombre de véhicules souhaité dans les prochains mois. « En ce moment, les constructeurs n’ont pas beaucoup de marge, et ils coupent beaucoup sur le parc d’entreprises et commerciaux. Autrement dit, on ne peut pas être certains qu’on pourra tout acquérir », avoue M. Viviani en ce sens.

Sur 885 véhicules qu’on prévoit acquérir au cours de l’été et de l’automne, seuls 80 seront entièrement électriques, ces modèles se faisant rares. Communauto a d’ailleurs fait une demande au ministère de l’Environnement afin que celui-ci modifie sa norme sur les véhicules zéro émission (VZE) « pour favoriser d’abord la vente de véhicules électriques aux services d’autopartage ».

Périmètres élargis, nouveaux modèles

Une centaine de nouvelles stations fixes apparaîtront également sur l’île de Montréal cette année, notamment dans le quartier Bois-Franc de l’arrondissement de Saint-Laurent, où les résidants réclamaient l’arrivée de Communauto depuis un moment. Le territoire « FLEX » sera quant à lui élargi à Lachine et Montréal-Nord, jusqu’au cégep Marie-Victorin.

Sept nouveaux modèles de voitures seront dorénavant offerts : Nissan Sentra, Nissan Kicks, Kia Forte 5, Kia Sportage, Chevrolet Bolt EV, Kia Sorento et Kia Carnival.

Dans les deux derniers cas, il s’agit d’un VUS et d’une fourgonnette pouvant transporter jusqu’à huit personnes. « On remarque que les voitures plus spacieuses qui ne sont pas des VUS disparaissent de plus en plus du marché. On est confrontés à devoir acheter des modèles plus énergivores donc, malheureusement », déplore Benoit Robert.

Communauto dévoilera aussi ce vendredi les résultats d’un vaste coup de sonde mené auprès de 7500 de ses usagers en février 2023. On y apprend notamment que 83 % de ses usagers ne possèdent pas de voiture et qu’environ 78 % des clients disent avoir soit vendu leur véhicule, soit renoncé à en acheter un.

En savoir plus
  • 39 pour 100
    Actuellement, sur l’île de Montréal, on compte environ 39 véhicules pour 100 habitants. En banlieue, c’est plutôt 63 véhicules pour 100 habitants. Québec arrive non loin avec 58 voitures pour 100 habitants.
    SOCIÉTÉ DE L’ASSURANCE AUTOMOBILE DU QUÉBEC