Épuisé par les bus qui n’arrivent jamais dans la métropole ? Vous n’êtes pas seul. Un nouvel outil lancé ce lundi pourrait toutefois vous aider à y voir plus clair. La Société de transport de Montréal (STM) et l’organisme Transit ont créé une nouvelle technologie qui permettra de visualiser presque en temps réel les déviations des autobus et les parcours de remplacement.

« C’est environ un bus sur six qui est affecté par les détours à Montréal, en moyenne. C’est énorme. En tant qu’usager, marcher vers son arrêt pour voir en arrivant qu’il a été déplacé, c’est une des pires expériences de transport collectif qu’on peut vivre. L’objectif, c’est de régler cet enjeu-là une fois pour toutes », affirme le PDG de Transit, Sam Vermette, dont l’application existe depuis 2012.

La nouvelle fonctionnalité, qui s’intégrera à Transit, mais aussi au site web et mobile de la STM, fera appel à l’intelligence artificielle. Elle fonctionnera dans un premier temps en mode « bêta » ; on estime que les déviations seront affichées « moins d’une heure après qu’un premier véhicule a dévié de sa trajectoire », dans un premier temps. Mais la technologie pourrait s’améliorer avec le temps.

  • PHOTO FOURNIE PAR LA STM

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Une fois dans l’application, on pourra d’abord choisir une ligne de bus en particulier. En cliquant, le tracé actuel de la ligne s’affichera alors en bleu, les déviations en ligne pointillée et le tronçon n’étant plus desservis en rouge. Autrement dit, si vous ne voyez pas de tronçon rouge, c’est que le bus circule sur son tracé habituel.

« Essentiellement, on utilise les positions en temps réel des autobus, et les positions des usagers pour une plus grande fiabilité. Quand on voit trois bus de suite qui utilisent un trajet différent, on considère ça comme un détour. Puis on vous affiche les arrêts temporaires mis en place. Tout ça sera affiché en temps réel », illustre le chef des technologies de Transit, Guillaume Campagna.

C’est un « modèle de statistiques », qui a été entraîné sur des milliers de trajets de bus de la STM dans les derniers mois, qui permettra de « trouver rapidement les arrêts temporaires » et de les communiquer aux usagers, poursuit M. Campagna. « L’idée derrière ça, pour nous, c’est vraiment de donner le pouvoir aux usagers. Ce sont eux qui génèrent le changement sur le terrain, puisqu’ils voient très bien ce qui se passe sur place », insiste-t-il.

« Besoin réel de nos clients »

Financé par une subvention du ministère de l’Économie et de l’Innovation, ce nouveau projet technologique « répond à un besoin réel de nos clients », affirme la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard, à ce sujet.

Les plaintes des usagers concernant le retard ou le manque d’information sur la circulation des bus sont en effet nombreuses à l’interne, selon nos informations. Ce serait d’ailleurs l’un des facteurs irritants les plus importants à Montréal, conjugué aux arrêts de service dans le métro, notamment.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Nous en sommes bien conscients : ce n’est pas toujours facile de se retrouver avec les détours au sein de notre vaste réseau, qui couvre 500 kilomètres carrés.

Marie-Claude Léonard, directrice générale de la STM

Mme Léonard dit avoir « saisi l’occasion de développer une solution innovante offrant un bon niveau de performance ».

Dans une déclaration, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, soutient quant à lui que le projet « démontre l’expertise québécoise en intelligence artificielle, un créneau économique important pour la métropole ». « On est fiers d’appuyer des initiatives innovantes en matière de transports collectifs qui favoriseront la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre », souligne-t-il au passage.

Vers un projet « sous sa forme finale »

La STM et Transit affirment par ailleurs dans un communiqué commun que quelques semaines après le déploiement du projet, « les utilisateurs seront invités à faire parvenir leurs commentaires par le biais d’un sondage ». Il sera également possible de transmettre des commentaires par l’application mobile Transit, lors de son utilisation quotidienne.

C’est au terme de la période d’essai que les deux organismes « analyseront les commentaires reçus et évalueront la performance de l’outil et la conformité des informations présentées ». « Ces résultats contribueront à alimenter la réflexion de la STM sur la suite à donner au projet en vue d’un déploiement potentiel de cette fonctionnalité sous sa forme finale », affirme la société de transport montréalaise.

En novembre, La Presse rapportait que 76,8 % des autobus montréalais arrivaient à l’heure sur le territoire, en date de septembre dernier. Il s’agit du plus bas taux depuis 2019 à ce chapitre, selon les indicateurs de performance de la société de transport.