La Ville de Montréal doit prendre les devants et « amener ses partenaires à sortir de l’inertie » pour trouver un toit et pour créer un centre multiservice pour les itinérants autochtones qui se trouvent dans le quartier Milton-Parc à Montréal, plaide MNadine Mailloux, ombudsman de Montréal. À son avis, encore trop peu est fait pour en arriver à une solution.

La misère sociale est criante dans ce secteur du centre-ville de Montréal où des attroupements de personnes autochtones – dans la plupart des cas fortement intoxiqués ou malades – se trouvent depuis des années.

En mai, l’ombudsman de Montréal déposait son rapport intitulé « Ne pas détourner le regard ». Mercredi matin, MMailloux commentait donc l’avancement des initiatives de la Ville dans ce dossier.

Elle reconnaît d’emblée que « de réels efforts » ont été faits par la Ville de Montréal.

« Sur les cinq recommandations, deux sont sur la bonne voie d’être satisfaites (souplesse dans la réglementation d’urbanisme et participation citoyenne) et l’une est entièrement réalisée (financement des organismes à but non lucratif) », peut-on lire dans le rapport de vigie de l’ombudsman.

Mais il faut faire beaucoup plus pour aider les Autochtones en premier lieu, mais pas uniquement, l’ombudsman soulignant qu’il en va aussi de la qualité de vie dans le quartier.

« Beaucoup de travail reste à faire », juge l’ombudsman, principalement à l’égard de deux recommandations, soit « sur les axes cruciaux de l’hébergement en itinérance et de la prévention ».

L’ombudsman « recherche des résultats concrets et effectue des suivis trimestriels », assure-t-elle.

Oui à un refuge, dit le cabinet de Valérie Plante

Du côté du cabinet de la mairesse Valérie Plante, on a assuré partager l’avis de l’Ombudsman sur la nécessité « de rendre accessible un refuge pour les personnes autochtones et Inuits en situation d’itinérance. C’est sur quoi on travaille d’arrache-pied afin de mobiliser nos partenaires du réseau de la santé et du gouvernement pour rendre le tout possible ».

« On est en train d’entreprendre un important changement systémique, qui, on en est conscients, ne se fera pas du jour au lendemain. Pour y arriver, on mobilise l’ensemble des partenaires gouvernementaux et du réseau de la santé, ainsi que les organismes et communautés autochtones. Notre administration demeure fermement engagée et nous ne ménagerons aucun effort afin de soutenir les personnes en situation d’extrême vulnérabilité dans le secteur Milton-Parc et ailleurs dans la métropole. »

Benoit Langevin, porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’itinérance, estime quant à lui que « le fait que l’Ombudsman soit obligée de faire un suivi trimestriel auprès de l’administration Plante est la preuve qu’elle est incapable d’honorer ses engagements pour mettre fin à la crise humanitaire dans Milton-Parc ».